Comme convenu, à la veille de la Convention des partenaires autour de la Première ministre Élisabeth Borne, les représentants non-indépendantistes ont rencontré, durant plus de deux heures ce jeudi matin à l’horloge de Paris, Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, et Jean-François Carenco, ministre délégué aux Outre-mer, lors d’une réunion bilatérale. La satisfaction se lisait sur le visage des politiques calédoniens à l’issue de ce temps fort. Parce que, chez ces membres du gouvernement français, "nous avons senti une volonté de s’engager désormais sur un calendrier et sur une méthode pour avancer, à la suite des trois référendums" a observé Virginie Ruffenach, de l’Avenir en confiance, attentive aux propos du ministre Darmanin "qui regrette", selon l’élue, "l’absence de partenaires", en l’occurrence les indépendantistes. Au-delà du lancement des discussions sur la sortie de l’accord de Nouméa et de la question institutionnelle, "nous avons pu échanger sur les dossiers du quotidien des Calédoniens, c’est-à-dire les aspects sociaux, économiques…" a remarqué Gil Brial, des Loyalistes.
Ce groupe du Congrès ainsi que celui de l’AEC ont remis, comme annoncé, "une déclaration commune" au ministre Gérald Darmanin. Sept points,"sur lesquels nous resterons fermes pendant ces négociations", figurent dans le document. À savoir : "respecter le choix des Calédoniens de maintenir la Nouvelle-Calédonie dans la France et respecter leur refus de toute forme d’indépendance", "arrêter un statut définitif dans la République", "acter l’ouverture du corps électoral aux élections locales", "placer tous les Calédoniens, sans distinction, au centre du dispositif", "mettre en place un système institutionnel démocratique et équitable", "bâtir des institutions gouvernables et efficientes", "s’assurer que l’accord politique soit accompagné d’un volet économique permettant une relance soutenue par des investissements d’avenir partagés avec l’État".
Calédonie ensemble n’est pas signataire du document, car le parti estime que la majorité de ces éléments est déjà intégrée dans le tronc commun défendu aux élections législatives. Pour Philippe Gomès au sortir de la rencontre place Beauvau, le ministre Gérald Darmanin "prend le dossier calédonien à bras-le-corps". D’ailleurs, "avec Philippe Dunoyer et Gérard Poadja, nous nous retrouvons dans la vision" du ministre de l’Intérieur et des Outre-Mer. L’ancien député de Calédonie ensemble a indiqué que Gérald Darmanin et Jean-François Carenco avaient confirmé leur venue en Nouvelle-Calédonie durant la dernière semaine de novembre.