Elle se nomme « Lau Se Hmijoc ». Mélange de futunien (Lau) et de nengone (Se Hmijoc), l'expression signifie « fleur sacrée » et désigne désormais la protection hygiénique lavable réalisée par trois étudiantes du lycée Dick-Ukeiwé, à Dumbéa.
Un travail mené le cadre de la Semaine européenne de réduction des déchets (Serd), événement coordonné en Nouvelle-Calédonie par l'Ademe. Afin de « donner un sens concret à leur démarche », Britney Cawa, Lucienne Nau et Perle Fetialeta ont donc conçu une « protection hygiénique » afin de « lutter contre le gaspillage ».
Les trois jeunes femmes ont eu cette idée en constatant que le manque de protections hygiéniques était « un problème assez répandu dans le monde et surtout pour les étudiantes, car nous n'avons pas assez d'argent pour nous payer un paquet de protections. C'est pourquoi nous encourageons les jeunes étudiantes et lycéennes à confectionner elles-mêmes les serviettes de menstruation », souligne Lucienne, qui loue un « système simple, bon pour la planète et le porte-monnaie ». Pour les étudiantes, la réduction des déchets est une démarche essentielle pour « économiser les matières premières épuisables, limiter les impacts sur l'environnement et diminuer le coût des déchets pour chacun ».
Selon une étude, le coût des dépenses en hygiène menstruelle peut représenter « jusqu'à 5 % du budget d'une femme, soit 1 200 francs par période de cycle », font remarquer les trois étudiantes. Une somme conséquente, en particulier pour des étudiantes en situation de précarité.