C'est vers 14h15, ce 26 décembre, qu'une violente dispute éclate dans une habitation du quartier de Comagna à Vao, sur l'île des Pins. La tension monte rapidement entre un père et son fils. À la suite d'un échange d'insultes, le père se saisit d'une barre à mine pour en découdre avec son fils, lequel décide alors de quitter les lieux. Là où l'atmosphère aurait pu redevenir moins électrique, le fils décide de revenir quelques instants plus tard avec un fusil sous-marin et une flèche. Malgré plusieurs interventions de témoins pour le dissuader de passer à l'acte, le fils rentre dans la cuisine et vise son père, qui à ce moment-là, lui tourne le dos. Le fils, à trois mètres de son père, appuie sur la détente sans prononcer aucun mot, ni avertissement. L'homme de 49 ans voit la flèche se planter dans son dos, sous l'omoplate et ressortir de l'autre côté du corps. Pendant ce temps, le fils prend la fuite après avoir abandonné l'arme.
Si le pronostic vital de la victime est engagé dans un premier temps, il ne l'est désormais plus, mais il fait l'objet d'une incapacité totale de travail de 10 jours (sous réserve d'éventuelles complications et cause d'infirmité permanente). Rapidement sollicités, les gendarmes finissent par interpeller l'auteur des faits à 16h. Les militaires relèvent alors un taux d'alcool de 0,22mg/l d'air expiré. Placé en garde à vue, il reconnaît avoir volontairement tiré sur son père mais précise qu'il ne voulait pas le tuer. Il explique avoir agi "dans un moment de colère" par rapport à l'attitude agressive de son père à l'égard de son entourage familial. Le trentenaire réaffirmera cela devant le magistrat instructeur. Au cours de l'enquête, les gendarmes ont pu relever que dans la matinée du drame, vers 5 heures, une première dispute avait éclaté au domicile familial. L'épouse qui tente alors de calmer son mari (qui sera blessé au harpon quelques heures plus tard), est saisie par les cheveux et traînée au sol, amenant les deux fils du couple à s'opposer à leur père pour protéger leur mère. Une procédure pour ces faits de violences conjugales est d'ailleurs diligentée à l'encontre du père.
Il est également souligné par plusieurs témoins que le tireur et la victime ont consommé une quantité importante d'alcool depuis la veille des faits, à l'occasion d'une fête familiale. L'auteur présumé, dont le casier judiciaire porte deux mentions pour vol et violences aggravées en 2016 et 2017, a été mis en examen du chef de tentative de meurtre sur ascendant légitime et placé en détention provisoire sur ordonnance du juge des libertés et de la détention, décision pleinement conforme aux réquisitions du parquet et à la demande du magistrat instructeur.