Peut-on gagner un match quand, à 1-1 à l’heure de jeu, on manque un penalty ? Et quand on en manque deux en l’espace de cinquante-neuf secondes ?
Oui, évidemment, mais c’est toujours fâcheux quand cela se produit en demi-finale d’une Coupe d’Océanie, qui plus est face à Tahiti, adversaire historiquement d’un niveau proche, et lorsque l’enjeu est une place en Coupe du monde.
Sur une remontée de balle de 40 mètres, laissant au passage un adversaire sur les fesses, Nolhann Alebate a idéalement servi, de l’extérieur du pied, Jean-Yves Saïko dont l’accélération dans la surface, côté droit, a été coupée par une (légère) faute de Eden Cadousteau. Le capitaine calédonien, Joseph Hnaissilin, s’est chargé du penalty : son tir du pied droit, au sol, un peu sur la droite, a été repoussé par le gardien tahitien, Argan Clodic-Boucher… mais l’arbitre l’a fait retirer, car un Tahitien était entré trop hâtivement dans la surface (60e).
Changement de tireur pour les Cagous, avec cette fois Nolhann Alebate, mais sa tentative, similaire à celle de son coéquipier, a connu le même sort, Argan Clodic-Boucher détournant en plus dans la foulée une tentative de Jythrim Upa (61e). Le gardien du Fenua a alors eu droit à une intense célébration collective, comme si Tahiti avait remporté le match. Sauf qu’il restait une demi-heure à jouer.
Durant ces trente dernières minutes dans le temps réglementaire, et six minutes de temps additionnel, aucun but ne fut marqué. On en restait donc à 1-1. Pas de prolongations dans cette compétition, mais directement une séance de tirs au but.
Celle-ci a commencé par des échecs : un de chaque côté. La tension était maximale. Il y a ensuite eu des réussites : deux de chaque côté. Avant un nouvel échec côté tahitien (ou plutôt un superbe arrêt du gardien Claude Tiaouniane), suivi d’un tir au but bien placé de Jean-Yves Saïko, et enfin une troisième tentative tahitienne ratée, scellant la victoire des Calédoniens.
Plus tôt dans la rencontre, Nolhann Alebate, le numéro 10 des Cagous, avait ouvert le score sur un coup franc enroulé, avec rebond, que personne n’a touché (14e, 1-0), avant une égalisation tahitienne signée Titouan Guillemant, parti dans la profondeur, aidé par une tête manquée de Wadria Hanye et auteur d'un but plein de sang-froid en piquant son ballon au-dessus du gardien calédonien (30e, 1-1).
Il y a six ans, déjà, la sélection masculine U17 (avec d'autres joueurs) s'était qualifiée pour la Coupe du monde, qui cette année-là avait lieu en Inde. Pour sa première participation à un Mondial, la Calédonie avait affronté, lors de la phase de groupes, la France (1-7), le Honduras (0-5) et le Japon (1-1).