
À l’occasion de la 70e édition de la Journée mondiale des malades de la lèpre, le service de santé publique de la direction des Affaires sanitaires et sociales de Nouvelle-Calédonie a travaillé pendant un an sur une exposition, aujourd’hui installée dans le grand hall du Médipôle pour un mois. Y ont contribué la province des Îles, la fondation Raoul Follereau, l’Ordre de Malte et le CHT Gaston-Bourret.
Car si de nombreux pays, en particulier les pays industrialisés, ont réussi à éradiquer cette maladie, la Nouvelle-Calédonie compte encore entre trois et dix nouveaux cas par an. Un chiffre qui stagne depuis une trentaine d’années et qui concerne la Grande Terre comme les îles. "Une vingtaine de cas sont actifs aujourd’hui sur le territoire", explique Vanessa Top, coordinatrice à la Dass pour les maladies tropicales négligées. "Mais derrière ces chiffres, il y a des personnes qui souffrent encore des connotations négatives sur la maladie." D’où la nécessité de mieux faire connaître ce qu’est la lèpre aujourd’hui et de changer de regard.
Mais aussi de se faire dépister. "Certains mettent la maladie sous le tapis, les soignants sont moins sensibilisés car ils viennent souvent d’endroits où la lèpre n’existe plus." Les principaux symptômes sont des tâches blanchâtres ou rougeâtres n’importe où sur le corps et avec une perte de sensibilité sur la zone, un gonflement du visage, des mains ou des pieds, le nez qui coule pendant des mois ou des fourmillements dans les extrémités.
Le diagnostic se fait chez son médecin. En cas de cas avéré, le Médipôle prend le relais pour le traitement. Comme pour la tuberculose, une enquête sanitaire est réalisée dans l’entourage du malade car "il faut être en contact longtemps et régulièrement avec un malade pour l’attraper". Puis le traitement est long, entre six mois et deux ans, par voie orale. "Avant les années 1960, on isolait les malades car il n’y avait pas de traitement. Aujourd’hui, la contagiosité est quasi nulle dès les premiers jours de traitement donc nous ne les isolons plus."
Après le Médipôle, l'exposition fera le tour du pays puis sera installée à Lifou dans le cadre de la réhabilitation de l'ancienne léproserie de Cila.