C'est dans la stupeur que les habitants de Poindimié se sont levés ce matin. Même si beaucoup de personnes prennent connaissance de l'évènement en sortant faire leurs courses, la nouvelle n'en reste pas moins choquante.
Trois véhicules sanitaires, un VSL et deux ambulances appartenant à l'entreprise Aïto Ambulances, ont été détruits par les flammes dans la nuit de dimanche à lundi, alors qu'ils étaient stationnés sur le parking situé au centre du village à proximité d'un snack et de la mairie.
"C'est vers deux heures ce matin que j'ai reçu un appel pour dire qu'une voiture est en feu, c'est celle qui est au milieu et elle a brûlé les deux autres qui étaient sur les côtés", raconte Ken Maihuri le gérant de la société Aïto. Cinq véhicules de l'entreprise étaient stationnés à ce moment-là sur le parking et deux d'entre eux ont pu être sauvés grâce à une intervention rapide. "J'ai risqué ma vie pour sortir les deux transcorps mais je n'ai pas pu sauver les autres voitures."
Lutella qui travaille au bureau des passeports et cartes d'identité se dit "découragée, ceux qui ont fait ça, n'ont pas pensé à l'utilité des ambulances pour nos grands-pères et grand-mères et même pour nous, si on est évacué et qu'on n'a pas de véhicule, on fait comment ? C'est inacceptable."
Le gérant pour sa part reste d'un calme olympien face à ce drame. L'un des véhicules revêtait une importance particulière pour l'entreprise car il était aménagé pour le transport de patients valides mais pouvait aussi recevoir en même temps trois personnes en fauteuil. " Toutes les semaines on a besoin de ce véhicule", précise-t-il, "il venait juste de sortir du garage, il venait juste d'être nettoyé et désinfecté".
Solange, gérante d'un grand magasin, ne cache pas sa colère autant que sa déception : "On s'est fait cambrioler quatre fois l'année dernière, ça devient de pire en pire, c'est mon sentiment et les gens partent ". Concernant l'incendie des véhicules, "c'est à vomir", dit-elle, "ils ne respectent plus rien, même plus les malades", soulignant que c'est l'ambiance au village qui en pâtit.
"On peut dire que ce n'est que du matériel, mais c'est quand même un outil de travail, ce sont des véhicules qui servent à toute la population, on va s'encourager, se soutenir", déclare encore le gérant touché par les nombreux messages de soutien qu'il reçoit, "on va garder espoir, nous avons d'autres véhicules, on va faire tout notre possible pour satisfaire les prestations de service médicalisé auprès de nos patients habituels, surtout des dialysés, des kinés, ce sont des véhicules qui servent beaucoup pour eux". Une plainte a été déposée à la gendarmerie de la commune et Ken Maihuri tient à souligner qu'il ne faut pas tirer de conclusion hâtive, "on ne part pas sur une hypothèse criminelle ou accidentelle, on laisse la justice faire les choses, je suis triste mais je garde mon calme".