Deux voiliers, un petit bateau moteur en fibre, un autre en aluminium, un jet ski… Depuis ce matin, des bateaux s’échouent en série contre la digue, le long de la baie de l’orphelinat. "C’est un crève-cœur", marmonne une proche du propriétaire de l’un des navires échoués. Ce dernier a littéralement explosé, il ne reste que des débris à la surface de l’eau. "Il vient de sombrer avec un propulseur à 180 000", s’inquiète-t-elle. Avec d’autres amis, elle s’active pour récupérer tout ce qu’elle peut dans ce qui flotte à la surface. Elle attend la marée descendante pour envisager de récupérer le moteur.
La rade, naturellement ouverte vers l’ouest, est frappée de plein fouet par les vents violents que connaît Nouméa depuis ce matin.
Dans cette baie, le mouillage forain est largement répandu. Il consiste en l’accroche du navire à un corps-mort, le plus souvent un bloc d’une à deux tonnes de béton auquel sont fixées une chaîne et des amarres pour tenir le navire. Quand l’Alizé, ce vent de Sud-est dominant ici, souffle, les navires s’avèrent bien protégés dans cette baie. Elle devient en revanche dangereuse par vent d’ouest, puisqu’elle n’offre aucune protection. Ce samedi matin, jusqu’à 60 nœuds d’ouest en rafales a été enregistré.