La proposition de loi déposée par l’Eveil océanien, qui vise à uniformiser le taux de cotisation à 13,5 % [1], dans l’idée de sauver le Ruamm, ne passe pas pour les Loyalistes et L’Avenir en confiance. Ce vendredi matin, leurs bureaux respectifs ont montré leur opposition claire et nette à cette loi dont le texte pourrait être présenté au Congrès en mars. "On est bien conscient que le financement de notre protection sociale doit évoluer, c’est un des piliers de notre société, mais cela ne peut pas se faire à marche forcée et n’importe comment, déplore Françoise Suve, des Loyalistes. La réforme de Milakulo Tukumuli est basée sur des chiffres, elle n’est absolument pas humaniste." Les Loyalistes jugent que ce taux de cotisation unique – qui s’accompagnerait aussi d’un abattement des cotisations pour les secteurs aidés (hôtellerie hors Nouméa, entreprises agricoles, employeurs de personnel de maison et établissements d’accueil de la petite enfance et périscolaire) – mettrait notamment en grande difficulté les personnes aux salaires les moins élevés. Environ 500 artisans et entrepreneurs se sont d’ailleurs réunis jeudi soir à la chambre des métiers et de l’artisanat pour évoquer le sujet. "Cette réforme est mortifère pour l’économie calédonienne et pour l’emploi, enfonce Virginie Ruffenach pour L’avenir en confiance. La démarche de l’Eveil océanien est très simpliste. Pour eux il y a un déficit donc il faut augmenter les cotisations, ça ne marche pas comme ça." Jeudi prochain, au Congrès, une commission sollicitera un avis du gouvernement sur ce texte. "Nous boycotterons cette commission, assure Virginie Ruffenach qui déplore l’attitude de la majorité. Nous ne sommes pas entendus au Congrès. La majorité n’écoute pas le reste des élus et les experts qui assurent qu’il ne faut pas faire cette réforme. Donc nous espérons que les acteurs concernés se mobiliseront dans la rue et nous serons avec eux."