
"Quand on est des nains comme Nantes, il faut être ambitieux. Il faut rêver grand. Il faudra tenter l’impossible", a lancé Antoine Kombouaré au terme du match aller. L’adversaire s’annonce particulièrement coriace : malgré leur profonde crise extra-sportive, les Bianconeri ont dominé les débats à l’aller, touché trois fois les montants et s’estiment lésés d’un penalty. Ils seront "remontés comme tout", a prévenu l’entraîneur nantais.
En Italie, La Spezia en a fait les frais, battue en championnat (2-0), quand Nantes s’est incliné à Lens (3-1). Mais les Canaris ont quelques raisons de rêver.
Les ventes réservées aux abonnés ont suffi à remplir le stade et la Beaujoire se prépare à une de ces rencontres électriques dont elle a le secret. Les plus anciens se souviendront de la victoire 3-2 décrochée contre la Juventus en demi-finale retour de Ligue des Champions en 1996, malheureusement insuffisante pour remonter la défaite 2-0 subie à l’aller.
Plus récemment, l’ère Kombouaré a été marquée par une série de soirées magiques où le public a poussé les siens, même largement menés, jusqu’à la dernière minute, à en faire trembler les travées du stade. Mais après les festivals pyrotechniques de la Tribune Loire lors de la phase de groupes à l’automne, ou encore l’envahissement du terrain en Coupe de France l’an dernier, le club s’est fendu d’un communiqué pour appeler ses supporters à la retenue.
Histoire de ne pas devoir disputer un éventuel 8e de finale à huis clos, comme le quart de Coupe de France la semaine prochaine contre Lens.
À Turin, Alban Lafont a été aidé par ses montants mais a surtout été impérial à plusieurs reprises face à Angel Di Maria, Leandro Paredes… et même un ballon d’Andrei Girotto qui filait vers son propre but. Il en est désormais à 28 arrêts cette saison en Ligue Europa, plus que tout autre gardien de la compétition. Et fort d’une confiance qui pourrait servir, d’autant que le match pourrait aller jusqu’aux tirs au but. "Les poteaux ? Ce n’est pas du maraboutage, c’est de la réussite", a-t-il assuré.
Un an quasiment jour pour jour après avoir écœuré le PSG de la triplette Messi-Neymar-Mbappé (victoire 3-1), le capitaine nantais sera encore un atout majeur derrière une défense qui a fait ses preuves depuis la reprise post-Mondial mais qui accumule les pépins physiques.

Cerise sur le gâteau, le sélectionneur des Bleus Didier Deschamps sera en tribune, invité avec une douzaine d’autres acteurs de la demi-finale de 1996. Avec la retraite internationale d’Hugo Lloris et de Steve Mandanda, la blessure de Mike Maignan et les déboires en club d’Alphonse Areola, Lafont a tout intérêt à briller encore.
Cela fait plusieurs années que ça dure : quand Ludovic Blas est en forme, ça finit toujours par passer pour Nantes. Et après avoir mis du temps à digérer son départ avorté de l’été dernier, le milieu offensif s’est bien repris, malgré des soucis aux adducteurs qui continuent de le déranger. Il a marqué quatre des 12 buts inscrits par les Canaris depuis fin décembre, dont celui de l’égalisation vendredi dernier à Turin, à la conclusion d’une contre-attaque parfaite.
Et les Nantais n’avaient pas fait le voyage à plein : Moses Simon était convalescent, Andy Delort blessé, Ignatius Ganago parti à l’enterrement de sa fille. Difficile de dire dans quel état l’international camerounais est revenu mais Nantes pourrait avoir des arguments offensifs supplémentaires pour tenter l’exploit.
