Des drapeaux Kanaky flottent dans l’enceinte du bâtiment. Le 41e congrès du FLNKS s’est ouvert ce samedi matin à la salle omnisports de l’Anse-Vata, à Nouméa. Roch Wamytan, Charles Washetine, Victor Tutugoro, Aloisio Sako… Les leaders et militants des quatre composantes du Front se rencontrent aujourd’hui à huis clos. "Retenons les leçons du passé et prenons le temps qu’il faut pour débattre, échanger et approfondir nos réflexions durant cette première journée" a conseillé Pascal Sawa, de l’UC, parti actuellement à l’animation de la coalition, dans le discours de lancement. Ce 41e rendez-vous a "pour objectif d’unifier la démarche indépendantiste, de valider la trajectoire du FLNKS, et de la mouvance indépendantiste avant d’ouvrir la phase de discussion en bilatérale entre les représentants politiques du peuple colonisé et du colonisateur". Les échanges doivent démarrer en fin de semaine à Nouméa avec le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin.
"Les bilatérales avec l’État français sont le marqueur fort de notre volonté de dialogue, alors que nous contestons toujours la 3e consultation" a appuyé Pascal Sawa. "La procédure à la Cour internationale de justice suit son cours, et nos soutiens internationaux se renforcent".
Les conclusions du groupe de travail ayant planché sur la définition d’une vision commune du FLNKS, seront présentées ce week-end, dans un but : "acter la trajectoire, le contenu, le calendrier des discussions sur l’avenir institutionnel du Front et plus globalement de la mouvance indépendantiste". Selon le maire de Houaïlou, Pascal Sawa, le regard certainement tourné vers l’État et les loyalistes, "c’est notre congrès qui donne le tempo et des perspectives".
La séquence de demain, dimanche, sera ouverte à l’Église EPKNC mais aussi aux autres formations indépendantistes, comme la Dynamik unitaire Sud (DUS), le Parti travailliste, ou encore l’USTKE. Le MNIS, le Mouvement nationaliste indépendantiste souverainiste, ne participera pas au congrès du Front, car n’a pas été invité, selon le parti dans un communiqué. Toutefois, écrit la présidente Muneiko Haocas, "nous comptons sur le FLNKS […] pour trouver les voies et moyens de renouer un dialogue constructif et politique nécessaire à une meilleure visibilité institutionnelle de l’avenir du pays. Cependant, nous espérons faire valoir notre point de vue et nos propositions auprès du ministre et des partenaires historiques".
Des invités siègent à ce 41e congrès : des représentants du Groupe Fer de lance mélanésien (GFLM) ainsi que du Pays basque, mais aussi le député de Guyane, Jean-Victor Castor, membre du Mouvement de décolonisation et d’émancipation sociale. La revendication du FLNKS, "c’est une lutte que je suis, il y a beaucoup de similitudes entre la Guyane et la Nouvelle-Calédonie, comme la présence d’un peuple autochtone" a souligné le parlementaire. "En Guyane, à l’unanimité, les élus se sont prononcés pour une autonomie, avec un article propre dans la Constitution comme la Nouvelle-Calédonie".