La grogne sociale monte d'un cran au sein de la Société Le Nickel (SLN).
Ce mercredi matin, des grévistes du centre minier de Kouaoua - menés entre autres par le syndicat SGTINC-CGC - se sont installés à l'entrée du site de Doniambo (Nouméa) pour empêcher les membres du Comité de direction - dont Guillaume Verschaeve, le directeur général - de se réunir.
Le barrage filtrant n'a pas empêché les salariés d'entrer sur le site et de faire fonctionner l'usine.
Finalement, une discussion entre des représentants du SGTINC et des membres de la direction s'est déroulé pendant plus d'une heure.
Depuis le 20 février, le SGTINC, accompagnés de certains adhérents de l'USTKE et du CSTNC, se mobilise fortement pour dénoncer le redimensionnement du site de Kouaoua. Tous les accès au centre ont été bloqués.
"La situation déjà critique du centre minier de Kouaoua se voit aggravée chaque jour à hauteur de -15 millions francs par jour, sans prendre en compte les impacts opérationnels sur l'alimentation de l'usine de Doniambo, les pertes liées à la réorientation du minerai destiné à l'export et les coûts logistiques consécutifs portés par l'entreprise", avait expliqué la direction de la SLN dans un communiqué de presse.
Pour rappel, le redimensionnement, qui concerne 53 postes, est actuellement en phase préalable de départ volontaire. "Elle permet aux employés volontaires au départ de bénéficier d'une prime au départ volontaire, d'un accompagnement à la formation d'un montant maximal d'un million de francs ainsi que d'une aide à la création d'entreprise de 500 000 francs", avait soutenu la SLN. Si cette phase devait se terminer au 10 mars, la direction serait prête à la prolonger pour une durée d'un mois.
Mais le mouvement s'exporte aux autres centres. Depuis la semaine dernière, le syndicat CSTNC conduit également un mouvement de grève illimitée. S'il n'y a pas de blocage, le centre fonctionne au ralenti.
Plus au Nord, à Tiébaghi aussi, des débrayages d'une cinquantaine de minutes sont organisés chaque jour depuis une dizaine de jours. Ce mouvement couterait environ dix millions de francs par jour à l'entreprise minière qui fait déjà face à une situation critique sur le plan financier.
A 14 heures, l'intersyndicale de la SLN (réunissant la SGTINC-CGC, SOENC, STKE, SGCINC, SAMNC, SICINC) organise une conférence de presse "pour commenter la situation économique et sociale : droit d'alerte CCE SLN, PPU, aide de l'Etat, climat social, responsabilité sociétale".
Pour rappel, à la mi-février, l'Etat a octroyé un "prêt court-terme" de 4,8 milliards de francs à la SLN pour lui permettre de faire face à ses échéances de trésorerie à court terme et éviter la cessation de paiement.