L'ancien Premier ministre fidjien Frank Bainimarama et le chef de la police, suspendu de ses fonctions, Sitiveni Qiliho ont été libérés sous caution samedi. Les deux hommes ont plaidé non coupables du chef d'accusation d'abus de pouvoir. Le magistrat Seini Puamau a fixé leur caution à 10 000 dollars FJ (environ 502 000 francs). Les deux hommes ont également reçu l'ordre de ne pas quitter le pays. Ils sont convoqués au tribunal le 11 mai. Les deux hommes ont été accueillis par des membres de leur famille et des amis qui se sont rassemblés devant le palais de justice.
Jeudi, le plus haut procureur du pays avait décidé de lancer une procédure contre les deux hommes pour obstruction à une enquête policière en 2019. MM. Bainimarama et Qiliho ont été interrogés vendredi par l'unité d'enquête de la police des Fidji avant d'être placés en détention provisoire pendant la nuit au poste de police de Totogo, dans la capitale Suva. C'est la première fois qu'un ancien Premier ministre et un chef de la police sont détenus dans une cellule de police face à de telles allégations.
Après avoir été libéré sous caution, Bainimarama a déclaré aux journalistes locaux devant le tribunal qu'il se défendrait face aux accusations portées contre lui. "Écoutez, je veux vous dire que j'ai été Premier ministre des Fidji avec intégrité et dans le meilleur intérêt de tous les Fidjiens, a-t-il déclaré. On m'a servi cette accusation contre mon héritage, donc je vais combattre cette accusation. Non seulement pour ma réputation mais pour la démocratie et bien sûr pour tous les Fidjiens."
Vendredi, le parlement avait voté la suspension jusqu'en février 2026 de M. Bainimarama, alors député et chef de l'opposition. Il doit aussi présenter des excuses écrites au président Wiliame Katonivere. Il avait accusé lundi ce dernier d'avoir failli à sa tâche de protéger la Constitution. Frank Bainimarama a gouverné de 2007 jusqu'aux élections législatives de décembre 2022, où il a été battu par une coalition soutenant Sitiveni Rabuka.