[Mise à jour 16h15] La ville de Nouméa annonce par voie de communiqué "prend acte" de la décision du tribunal administratif qui suspend les campagnes d'abattage des requins tigres et bouledogues " jusqu'à ce qu'il soit statué au fond sur leur légalité ".
"Ces campagnes avaient pour vocation de protéger les Nouméens en régulant la population de requins tigres et bouledogues à proximité des sites d'attaques et de signalements récurrents, précise la ville qui juge bon de préciser que "l'interdiction de baignade continue, à plus forte raison, de s'appliquer en dehors de la zone surveillée de la baie des Citrons" et que "les activités nautiques sont autorisées aux risques et périls des usagers."
En réaction à cette décision de justice, la mairie annonce en revanche se pourvoir en cassation devant le Conseil d'État.
[13 heures] C’est une nouvelle victoire pour EPLP. Après avoir obtenu, en septembre dernier, que la mairie de Nouméa ne puisse plus mener ses campagnes d’abattage de requins dans les aires de gestion durable (îlot Maître, îlot Canard et pointe du Kuendu), l’association a déposé un nouveau référé au tribunal administratif pour demander que ces prélèvements soient suspendus dans l’ensemble des eaux nouméennes.
Une demande à laquelle la justice a donné une nouvelle fois une réponse favorable, ce jeudi matin, selon l'association environnementale, qui se dit "très satisfaite".
"Nous avons d'abord voulu laisser le temps à la concertation, mais il n'est jamais venu, constate Martine Cornaille, la présidente d'EPLP. Nous avons ensuite dû prendre la mesure de l'ampleur de ces prélèvements qui sont un double massacre si on prend en compte la question des prises accessoires."
L'association évoque les espèces protégées non ciblées et accidentellement pêchées lors de ces campagnes. Selon EPLP, il y aurait en moyenne 1,5 prise accessoire pour une prise ciblée. "Même si ces animaux sont relâchés vivants, ils gardent le hameçon dans la gueule et nous pensons qu'ils ne survivent pas ou mal ensuite, s'inquiète Martine Cornaille. C'est d'autant plus inacceptable que ces autres requins (que les tigres et les bouledogues) sont des espèces protégées par le code de l'environnement."
Par conséquent, la mairie ne devrait plus pouvoir effectuer ces "pêches" de requins-tigres et bouledogues dans ses eaux. Autrement dit, la prochaine campagne de prélèvement (la dixième de l’année), prévue à partir du lundi 23 octobre devrait être annulée.
Pour l’heure, la mairie, qui n’a pas encore été notifiée de la décision du tribunal administratif, ne souhaite pas réagir. En revanche, elle devrait répondre par voie de communiqué d’ici la fin de la journée, notamment pour préciser si elle fait appel ou non de cette décision.
Pour rappel, ces campagnes ont connu un rythme encore jamais vu, après les trois attaques dont une mortelle [1], en baie de l’Anse-Vata, en février. En 2023, 127 requins, dont 44 bouledogues et 83 tigres, ont déjà été pêchés. Au total, depuis le début des campagnes, qui ont été lancées en 2019 après l’attaque d’Anthony, en baie de l’Orphelinat, ce sont 203 squales (98 bouledogues et 105 tigres) qui ont été prélevés, selon les chiffres communiqués par la mairie.
[INFOGRAPHIES] Plus de 200 requins ont été abattus à Nouméa depuis le début des prélèvements [2]
Quant aux lieux de prélèvement, plus de 60 % des spécimens abattus ont été pêchés dans deux secteurs : l'îlot Maître (50 requins) et l'anse Vata (28).
Links
[1] https://www.lnc.nc/article/nouvelle-caledonie/gros-plan/gros-plan-attaque-de-requin-la-victime-avait-tres-peu-de-chances-d-en-rechapper
[2] https://www.lnc.nc/article/grand-noumea/noumea/environnement/infographies-plus-de-200-requins-ont-ete-abattus-a-noumea-depuis-le-debut-des-prelevements
[3] https://www.lnc.nc/user/password
[4] https://www.lnc.nc/user/register
[5] https://www.lnc.nc/formulaire/contact?destinataire=abonnements