
De Koné, à Nouméa, en passant par La Foa, les feux de circulation des conducteurs sont dans le viseur des forces de l’ordre, qui ont mené trois opérations de contrôle sous l’égide de l’État, ces mardi et mercredi.
Cette opération baptisée "voir et être vu", qui vise avant tout à impulser "un changement de comportement" chez les usagers de la route part d’un constat : "Beaucoup trop de véhicules en Nouvelle-Calédonie n’ont pas de feux en bon état de fonctionnement, assure Théopile de Lassus, directeur de cabinet du haut-commissaire. C’est extrêmement dangereux puisque, dans ce cas, les usagers de la route ne sont pas suffisamment signalés, ce qui peut conduire à des accidents importants."
Le but de ces contrôles est donc d’abord de sensibiliser les Calédoniens aux risques que fait peser la défaillance de feux de circulation. D’autant plus que sur le Caillou, les véhicules ne sont toujours pas soumis à un contrôle technique régulier.
"En Métropole, ces feux sont vérifiés tous les quatre ans, puis tous les deux ans dans le cadre du contrôle technique qui n’est pas obligatoire en Nouvelle-Calédonie, bien que l’État l’appelle de ces vœux, rappelle Théopile de Lassus. Il faut donc que chacun des usagers de la route ait conscience qu’il a l’obligation légale d’avoir des feux de circulation en bon état de fonctionnement. Ce n’est pas très difficile. Il suffit d’allumer ses feux, de sortir, et de faire le tour de son véhicule. Quand on passe le code de la route et le permis, on l’apprend. La sécurité routière, c’est d’abord une question de comportement individuel. Chacun est responsable de son véhicule et des usagers de la route qui l’entourent."
Cette fois-ci, pas de verbalisation. Ces opérations se veulent "pédagogiques". En clair, les conducteurs dont les feux ne sont pas conformes ont un délai de dix jours pour se mettre en règle et se présenter au commissariat de police ou à la brigade de gendarmerie. Sans quoi ils ne pourront pas échapper à l’amende.
Deux types de verbalisations sont prévues : 10 000 francs lorsqu’un phare est défectueux ; 15 000 francs lorsqu’un éclairage non réglementaire a été ajouté par le conducteur.

Pour autant, la répression n’est pas automatique. "Dans un contrôle routier, le rôle du policier est multiple. Il peut, de sa propre initiative, rappeler la réglementation et demander au conducteur de se mettre en conformité plutôt que de verbaliser directement, nuance Anne-Gabrielle Gay-Bellile directrice territoriale adjointe de la police nationale. C’est à l’agent d’évaluer ce qui doit être verbalisé et ce qui doit faire l’objet de règles de rappel."
En revanche, lorsqu’un automobiliste est en "défaut total" de feux stop, la verbalisation est systématique.
Quant à un mauvais réglage des feux ? Le sujet est plus complexe. "La technologie a énormément évolué depuis de nombreuses années. La plupart des véhicules roulent avec des phares au xénon ou à led et nous n’avons plus l’expertise pour intervenir. Cela relève du mécanicien voire de l’électronicien", juge bon de préciser le major Alexandre, chef de la brigade motocycliste de la police nationale.
A Koné
Sur 80 véhicules contrôlés, 23 demandes de mise en conformité ont été distribuées et 4 infractions connexes relevées (défaut de permis, assurance, pneumatiques lisses, enfant non attaché)
A La Foa
30 véhicules contrôlés ; 5 demandes de mise en conformité ; 2 infractions connexes relevées (conduite sous stupéfiant, défaut de permis)
A Nouméa
53 véhicules contrôlés ; 2 demandes de mise en conformité distribuées ; 3 infractions connexes relevées (pneumatiques et pièces administratives)