Nouveau répit, pour la clinique Kuindo-Magnin. Le tribunal de commerce a accordé un sursis à l’établissement de Nouville, lui offrant un délai de six mois supplémentaires pour la définition d’un plan de sauvegarde. Placée en procédure de sauvegarde par le tribunal de commerce en novembre 2022, la clinique avait obtenu une première prolongation, en mai.
Ce nouveau renvoi ne serait pas complètement étranger au versement, acté le 13 octobre, d’une subvention d’investissements de 202 millions de francs de la province Sud. Sa présidente, Sonia Backès, visitait la clinique ce vendredi 27 octobre pour découvrir l’utilisation qui allait être fait de cette somme.
Si elle doit "participer au maintien de l’emploi", l’enveloppe sera surtout consacrée à l’achat et au renouvellement d’équipements, en particulier pour les services de maternité et d’oncologie. La subvention devrait permettre d’installer "une nouvelle pharmacie à côté du service de chimio pour éviter les longs trajets des poches" d’injection, présente Dr Cécile Torregrosa, oncologue médical. Par ailleurs, la somme servira à l’achat d’une "colonne de fluoroscopie" pour mieux détecter les cancers du sein et d’un laser urologique. Le renforcement du service oncologie s’accompagne également de l’arrivée de deux nouveaux médecins d’ici janvier.
La décision de la province Sud, pourtant pas compétente en matière de santé, de venir en aide à l’établissement ouvert en 2018 répond à une situation "dramatique", souligne Sonia Backès. "La potentielle fermeture de cette structure représente un risque énorme, car le Médipôle n’est pas en mesure de tout faire et de tout traiter. On a besoin de ces deux outils complémentaires." "On ne peut pas imaginer la fermeture de la clinique, reprend Pascal Olejniczak, directeur de l’établissement. Que deviendraient les patients ? Donc on n’a pas le choix, il faut sortir de cette situation."
Reste à trouver la solution pour que les comptes soient enfin à l’équilibre. La direction de la clinique et le gouvernement ont six mois devant eux pour y parvenir. "La piste principale, c’est l’augmentation de nos tarifs, poursuit Pascal Olejniczak. C’est le gouvernement qui les fixe, or, depuis des années, ils n’ont pas bougé contrairement aux coûts." L’Objectif calédonien d’évolution des dépenses d’assurance maladie (Oceam), voté au Congrès le 19 octobre, a d’ores et déjà fixé plusieurs augmentations.
En attendant, du côté du personnel, on s’adapte et on se "réorganise", explique Céline Monnier, directrice des soins. "On réussit à maintenir le nombre de soignants, on a un ratio par patient finalement plutôt correct." Si la situation de la clinique a pu créer "un peu d’angoisse" parmi le personnel, "il y a eu beaucoup d’accompagnements". "Et nous sommes informés de manière régulière sur la situation", ajoute Dr Cécile Torregrosa.
Le plan de sauvegarde sera présenté le 7 mai devant le tribunal mixte de commerce. "On nous a bien fait comprendre qu’il n’y aurait pas de nouvelle prolongation", signale Pascal Olejniczak.