En Nouvelle-Calédonie, 35,5 % des adultes fument quotidiennement. Si ce chiffre est en net recul (il s’établissait encore à 45 % en 2010), tout comme les ventes de tabac (passées de 360 tonnes en 2016 à 269 tonnes en 2020), cette consommation de cigarettes reste "très importante". À titre de comparaison, l’an passé, dans l’Hexagone, moins d’un quart de la population (24,5 %) fumait du tabac tous les jours. De quoi placer le Caillou dans le peloton de tête des territoires français les plus addicts à la clope.
Le tabac à rouler, solution de repli face à la hausse des prix [1]
"Si on ajoute les fumeurs ponctuels, ce nombre atteint même 44 % des adultes. Les Calédoniens ont une consommation bien plus élevée que nos voisins, dont l’Australie ou la Nouvelle-Zélande. La même tendance s’observe en revanche à Wallis-et-Futuna, analyse Emmanuel Rivet, responsable du programme addictologie à l’Agence sanitaire et sociale (ASS), qui relance pour la quatrième année le "mois sans tabac", jugeant bon de préciser que le tabagisme est un véritable enjeu de santé publique puisqu’il est en cause dans de nombreux cancers.
Le principe de ce défi est simple, mais sa mise en pratique beaucoup plus ardue pour les fumeurs : ne pas toucher à une seule cigarette pendant trente jours à compter de ce mercredi 1er novembre.
Et pour ce faire, l’ASS ne manque pas d’arguments pour inciter les Calédoniens à sauter le pas : "Près de la moitié des fumeurs ont déjà essayé d’arrêter dans l’année écoulée en vain. Or s’ils réussissent ce défi de tenir un mois sans consommer de tabac, ils augmentent par cinq leurs chances de réussir à arrêter de fumer définitivement, assure Emmanuel Rivet, qui insiste sur l’importance du soutien du groupe dans cette démarche. La consommation de nicotine engendre de fortes dépendances, mais elle est également liée aux comportements. Se retrouver entre amis peut, certes, être un facteur de risque et de tentation pour fumer, mais cela peut également engendrer une émulation collective pour s’entraider à ne pas toucher à une cigarette, en particulier dans notre société qui a un fort rapport communautaire."
L’équipe de l’ASS s’implique également et propose aux participants d’être aidés sur les réseaux sociaux. Pour ce faire, des affiches, des spots radio et des posts sur les réseaux sociaux seront diffusés tout au long du mois. Les agents animeront également le groupe Facebook Novembre sans tabac [2].
"Les fumeurs peuvent trouver chaque jour du soutien au sein même de la communauté, mais aussi des informations utiles et des conseils de professionnels spécialisés pour répondre à leurs interrogations et les accompagner dans leur démarche, poursuit Emmanuel Rivet, selon qui ce défi est avant tout l’occasion "d’expérimenter" et de mesurer des bienfaits et les bénéfices quotidiens d’une vie sans tabac : "Cela améliore l’odorat, le goût, le souffle, l’énergie, la gestion des émotions en diminuant le stress et l’anxiété."
Et pour mettre toutes les chances de son côté, pourquoi ne pas se (re) mettre au sport qui aide à supporter l’arrêt de la cigarette et les sensations de manque. "La pratique de l’activité physique délivre des endorphines, qui sont les hormones du plaisir, que l’on retrouve également quand on fume, explique le responsable du programme addictologie. Le sport permet donc de compenser et s’avère une stratégie efficace pour oublier son envie de fumer et de tromper l’ennui."
Ce dispositif de l’ASS accueille, accompagne et soutient les jeunes de moins de 25 ans et leur famille face à leurs consommations (cannabis, tabac, alcool, écrans…). Il s’agit d’un dispositif gratuit, anonyme et confidentiel.
Les consultations sont proposées sur Koné, Koumac, Poindimié, Houaïlou, Bourail, La Foa, Païta, Mont Dore, Dumbéa et Nouméa. Contact : 25 50 78. Courriel : declic@ass.nc [3].
Le dispositif de réinsertion et d’accompagnement en addictologie (DRAA), basé en province Nord, a pour mission d’assurer les accompagnements socio-éducatifs gratuits. Il s’adresse au tout public à partir de 16 ans, ayant un usage de substances psychoactives ou un comportement addictif et dont la situation justifie l’intérêt d’un accompagnement à l’insertion sociale et professionnelle. Contact : 74 87 86 (côte Ouest) et 78 46 55 (côte Est).
Les professionnels de l’ASS et les responsables du programme addictologie du CHT proposent un accompagnement spécialisé aux fumeurs. Plusieurs séances de soutien en groupe sont organisées tout au long du mois. Ces séances, qui se font sur inscription préalable auprès des secrétariats des deux structures, pourront donner lieu à des consultations individuelles de suivi. Consultez le programme ici [4].
Links
[1] https://www.lnc.nc/article/nouvelle-caledonie/economie/sante/le-tabac-a-rouler-solution-de-repli-face-a-la-hausse-des-prix
[2] https://www.facebook.com/groups/680600379560086
[3] mailto:declic@ass.nc
[4] https://www.santepourtous.nc/detail-d-un-fichier/file/876
[5] https://www.lnc.nc/user/password
[6] https://www.lnc.nc/user/register
[7] https://www.lnc.nc/formulaire/contact?destinataire=abonnements