Un maintien des investissements, une consolidation de l’épargne et la poursuite des économies de fonctionnement. Voilà, en résumé, les grandes tendances financières définies par l’exécutif de la province Sud et présentées aux élus, réunis ce jeudi 9 novembre en assemblée. Au menu des discussions, le débat d’orientation budgétaire a occupé une bonne partie de la matinée.
Les services financiers de la province se sont d’abord chargés de dresser un bilan succinct des comptes de la Maison bleue pour l’année 2023. Les chiffres présentés ont permis à Philippe Blaise, premier vice-président, de faire état de la "très bonne santé financière de la province Sud". Un équilibre financier retrouvé au prix, toutefois, "d’efforts considérables", a-t-il fait remarquer. Ceux-ci se concentrent en grande partie sur les dépenses de fonctionnement, avec notamment la suppression de 150 postes.
Ainsi, l’épargne s’élève à 9 milliards en 2023, soit un taux de 18 % en légère hausse par rapport à 2022 (17,8 %). De quoi offrir à la collectivité la possibilité de "couvrir notre obligation légale de remboursement du capital" tout en assurant une "ambitieuse politique d’investissements" pour soutenir l’emploi et l’activité.
Côté investissements justement, la Maison bleue a injecté 11 milliards en 2023, ce qui en fait "la première collectivité en termes d’investissements en Nouvelle-Calédonie et le principal acteur de la commande publique", a souligné le premier vice-président. L’exécutif compte s’inscrire dans une tendance similaire pour les deux prochains exercices, entre 2024 et 2026.
Les projections dévoilées aux élus, jeudi matin, misent en effet sur un "maintien de l’effort d’investissements" avec une enveloppe de 12 milliards prévue en 2024 pour atteindre l’objectif de 25 % d’investissements supplémentaires sur l’ensemble de la mandature.
La maîtrise des dépenses sera également au cœur de la politique budgétaire de la collectivité, qui va toutefois devoir composer avec une augmentation "de 2,7 % de la masse salariale" en raison des hausses de cotisations à la Caisse locale des retraites et au Ruamm, a souligné la présidente Sonia Backès.
Reste une difficulté, pour la gestion des comptes de la province Sud : la clé de répartition, considérée par la collectivité comme "un boulet permanent au pied". Cette enveloppe financière versée par le gouvernement calédonien et divisée entre les trois provinces n’a pas été révisée depuis son instauration, en 1988.
Entre-temps, la population en province Sud a atteint 75 % des habitants de Nouvelle-Calédonie (contre 66 % il y a 35 ans). Pourtant, la collectivité continue de percevoir seulement 50 % des recettes. "Il est vital de rechercher des nouvelles conditions d’équilibre qui produiront des ressources pérennes nécessaires pour satisfaire les besoins essentiels de l’ensemble de la population résidant en province Sud", juge l’exécutif. Par ailleurs, seule une distribution "plus juste des compétences" et donc des charges pourrait permettre "d’enrayer le déficit structurel de la collectivité". La province Sud devrait adopter son budget primitif d’ici la fin de l’année.