C’est sur un terrain encore largement en friche, au pied d’un Tontoutel à l’abandon, que Willy Gatuhau, Sonia Backès et Louis Le Franc ont déposé, mardi 14 novembre, la première pierre d’un projet évoqué depuis plusieurs années : le centre de première intervention de Tontouta.
"La force de Païta réside dans l’immensité de son territoire, mais si cette grandeur n’est pas maîtrisée, elle devient une faiblesse", a souligné le maire de la commune, devant un parterre d’élus et de pompiers réunis pour l’occasion.
La future infrastructure représente un projet majeur de l’exécutif pour la sécurité des habitants du nord de Païta, "qui se sentent souvent délaissés", et un moyen de leur offrir un niveau de service équivalent à ceux du village. Le délai d’intervention des pompiers de Païta dans les secteurs de Tamoa et Tontouta est aujourd’hui compris entre 20 et 40 minutes. L’ouverture du centre de première intervention va le réduire à deux-trois minutes.
"La priorité est une action publique au plus près des habitants", a insisté Willy Gatuhau, qui avait fait de ce projet une promesse de campagne. "Ce centre était indispensable, ça va vraiment changer la donne en matière d’intervention, il est important pour la province Sud de soutenir ce genre d’opérations", a, pour sa part, réagi Sonia Backès, présidente de la province Sud, qui a participé au financement du projet à hauteur de 73 millions de francs.
Les fondations du futur bâtiment de 235 m2 et deux étages ont déjà été creusées. Sa livraison est prévue pour le mois de novembre 2024. C’est à cette date que quatre pompiers, parmi les douze que compte la caserne de Païta, s’y installeront. "Ce sera une équipe polyvalente, équipée d’une ambulance et d’un véhicule incendie", dévoile Gwenval Cambon, chef de corps des pompiers de Païta. Chaque année, ses équipes interviennent 200 à 250 fois par an dans le nord de la commune, soit "15 à 20 % de nos interventions totales", poursuit le chef de corps. La nature des interventions est toutefois différente, cette zone étant davantage marquée par les incendies que le reste de la commune.
L’autre caractéristique de ce futur centre de première intervention, c’est sa proximité avec l’aéroport international. L’un des objectifs du projet est aussi d’améliorer significativement la sécurité de la plateforme aéroportuaire, qui a vu défiler quelque 700 000 passagers en 2022, en collaboration avec les secours rattachés à l’aéroport.
Le coût total de l’opération est estimé à 296,8 millions de francs, dont 50 % financés par l’État.
Le centre de première intervention se veut le premier projet d’un plan d’aménagements plus large à Tontouta. Sur le site de l’ancien Tontoutel et du restaurant d’application Ecotel, fermés en 2014 et aujourd’hui en ruine, la commune compte développer un "pôle de centralité", selon les mots du maire. La ville a racheté le terrain aux enchères en mars 2020 pour 32 millions de francs avec l’intention d’y construire "un quai d’apport volontaire et une fourrière de véhicules voire animale", a rappelé Willy Gatuhau, lors de la cérémonie de pose de la première pierre. Les quatre hectares disponibles pourraient également accueillir la mairie annexe de Tontouta et un "projet de partenariat public-privé" sur 1,6 hectare, dont les contours n’ont pas encore été dévoilés.
Des services publics qui serviront également aux habitants de Boulouparis, dans le cadre d’une gestion par le Syndicat intercommunal à vocation multiple du Sud (SIVM Sud). Le maire de Boulouparis, Pascal Vittori, était d’ailleurs présent à la cérémonie.