Le sommet régional des ministres de la Défense du Pacifique Sud (SPDMM), existe depuis 2013, à l’initiative de l’Australie. Il s’agit ainsi de l’unique enceinte ministérielle de sécurité et de défense de la région. Pour la première fois, cet événement est organisé sur un territoire français du Pacifique, la Nouvelle-Calédonie en l’occurrence. Cette huitième édition se déroule ainsi du 3 au 6 décembre, avec comme temps fort, la tenue, ce mardi matin, d’une réunion avec l’ensemble des participants dans l’hémicycle de la CPS (Communauté du Pacifique Sud).
Ce sommet réunit les ministres ou autorités militaires de sept États membres de la région qui sont dotés de forces armées : l’Australie, le Chili, Fidji, la France, la Nouvelle-Zélande, la Papouasie ainsi que la Nouvelle-Guinée et Tonga. Participent également à cet évènement des représentants de trois États observateurs : les États-Unis, le Japon et le Royaume-Uni. Au total, une soixantaine de personnes participent à cet événement, dont des parlementaires et des industriels français.
Le SPDMM vise à améliorer la coordination et le travail conjoint des différentes forces armées dans trois domaines spécifiques. Tout d’abord dans la lutte contre la pêche illégale et les ressources des eaux territoriales, "qui suscitent de nombreuses convoitises", a rappelé, en ouverture de la réunion à la CPS, le ministre des Armées Sébastien Lecornu. Autrement dit, les États membres profitent de ce sommet pour analyser leurs capacités à assurer leur souveraineté sur leurs zones économiques exclusives.
Le "fil conducteur" de ce sommet concerne le réchauffement climatique, qui frappe tout particulièrement les populations d’Océanie et qui engendrent des catastrophes naturelles "de plus en plus violentes, de plus en plus récurrentes et qui peuvent être concomitantes, sollicitant l’envoi de moyens en même temps en plusieurs lieux différents", souligne le ministre français qui espère ainsi améliorer "l’interopérabilité" des forces armées des différents pays qui peuvent mutualiser leurs moyens pour apporter leur aide conjointe dans les territoires sinistrés. Pour rappel, ces déploiements militaires coordonnés de différents États (dont la France) ont récemment été menés après l’éruption volcanique aux Tonga ainsi qu’au Vanuatu après un cyclone. L’objectif est donc de développer des "standards communs" lors de ces interventions.
La grande majorité des discussions entre ministres se sont tenues à huis clos à la CPS, notamment pour définir l’avenir et l’évolution du format du SPDMM. Pour autant, au cours de son discours d’ouverture, Sébastien Lecornu a rappelé auprès de ses homologues qu’il conviendrait d’aborder également la situation géopolitique mondiale, en particulier des différents conflits qui frappent l’Ukraine, le Moyen-Orient ou encore le Sahel puisqu’il y a "un monde qui se dérègle très, très vite" et qu’il faut ainsi permettre de préserver le Pacifique Sud afin, pour cette région "de ne pas subir ce qui se passe ailleurs dans le monde", dont "le retour de la compétition entre les grandes puissances".
Après les accueils officiels de délégations, lundi, les travaux conjoints, mardi matin, à la CPS, le ministre Sébastien Lecornu reçoit ses homologues, tout à tour, lors d’entretiens bilatéraux, ce mardi après-midi. Une synthèse des travaux et des débats sera ensuite présentée aux médias, à l’occasion d’une conférence de presse, mercredi après-midi, qui clôturera ce 8e SPDMM.