Avec treize trophées déjà en poche, les athlètes calédoniens partaient à Honiara largement favoris des Jeux du Pacifique. Ils n’ont pas déçu. En décrochant 197 médailles (82 en or, 57 en argent et 58 en bronze), les Cagous ont dominé la compétition et ont atteint l’objectif fixé par le Comité territorial olympique et sportif (CTOS) : remporter les Jeux pour la 14e fois.
"On est extrêmement satisfaits de cela", souligne Christophe Dabin, président du CTOS. Mais un autre enjeu avait été fixé par le comité pour ce rendez-vous sportif : montrer que l’accompagnement des athlètes opéré ces trois dernières années était efficace. "On a mis en place des projets de performance, on a réalisé des suivis sur le terrain, on a aussi pris des décisions qui n’ont pas fait plaisir à tout le monde et on s’aperçoit aujourd’hui que tout ce qu’on a mis en place ces trois dernières années nous a permis d’atteindre nos objectifs sportifs. Les athlètes ont fait ce qu’on attendait d’eux. Aujourd’hui, on a 197 médailles, en sachant qu’on était présent sur seulement 19 des 24 disciplines, avec 12 % d’athlètes en moins par rapport à 2019 et 65 % de nouveaux. Tous ces éléments nous amènent à dire que nos choix ont été judicieux."
La délégation calédonienne aurait certainement pu rafler encore plus de podiums sans une participation de plus en plus importante de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande aux Jeux du Pacifique. "On a vu dans certaines disciplines que le niveau est en progression et que l’encadrement se professionnalisait." Et cette présence devrait s’accroître dans les prochaines années. "Le Comité international olympique veut que les Jeux continentaux se développent. Au fur et à mesure, je pense que l’Australie et la Nouvelle-Zélande vont se retrouver dans de plus en plus de disciplines", confirme Christophe Dabin. Il faudra donc s’y préparer pour les Cagous. "On devra étudier discipline par discipline pour identifier les forces et les faiblesses et voir comment on travaille pour accompagner les athlètes jusqu’au Jeux de 2027 à Tahiti. Mais c’est plutôt positif : ça fait monter le niveau de tous et on gagne parfois contre les Australiens, donc ça prouve aussi qu’on est au niveau."
Certaines disciplines ont participé à la moisson de médailles de façon relativement surprenante. Au tennis, "la médaille d’Heremana Courte est assez inattendue, mais vu son attitude, c’est un sportif qui, s’il continue comme ça, va devenir excellent". D’autres sports ont surpris par leur niveau de performance : "Au golf, on a eu également de très bonnes surprises et des confirmations, ainsi qu’au tir à l’arc. La voile était aussi une très bonne surprise, car nous avons eu les sept médailles qu’on pouvait espérer."
Côté sportif, Christophe Dabin note peu de déconvenues : "Dans certaines disciplines, on savait que ça allait être dur, et ça s’est confirmé." C’est davantage sur l’organisation que le président du CTOS a remarqué quelques faiblesses. "On manque aujourd’hui d’officiels techniques et de cadres pour organiser au mieux les compétitions et, dans certaines disciplines, ça a été parfois assez laborieux."
Le sujet a été abordé lors de l’assemblée générale du conseil des Jeux, le dimanche 26 novembre entre les deux semaines de compétition. La Nouvelle-Calédonie compte se positionner pour recevoir les Jeux du Pacifique en 2035, soit 24 ans après la dernière édition à Nouméa. "Cela nous permettrait d’anticiper les Jeux Olympiques de 2032 à Brisbane en commençant à rénover nos installations sportives pour que certaines équipes s’entraînent à Nouméa avant de se rendre en Australie." La décision sera rendue en 2029. "Ça nous laisse le temps de préparer le terrain."