Il aura fallu cinq mois d’enquête à la section de recherches de la gendarmerie et au groupe interministériel de recherches pour mettre fin à un important trafic de cannabis. Saisis par le parquet en août 2023 pour démanteler un réseau, les deux services sont parvenus, après plusieurs interceptions téléphoniques et des opérations de surveillance, à identifier les principaux trafiquants. Deux frères, âgés de 23 et 25 ans, ont ainsi été placés en garde à vue le 19 décembre. L’un d’eux louait six logements à Nouméa dédiés à la culture indoor de cannabis et employait les services de plusieurs personnes chargées d’entretenir les cultures, de confectionner des paquets et de les vendre.
Au terme des perquisitions, les gendarmes ont découvert plus d’un kilo de cannabis et 72 sachets déjà conditionnés. Une sacoche contenant 196 500 francs en liquide a également été trouvée. Si l’un des deux frères a rapidement reconnu les faits, le second a en grande partie nié son implication, selon le parquet. L’enquête a également révélé la participation de la mère des deux hommes dans ce trafic, qui aurait joué "un rôle considérable" dans le conditionnement du cannabis et la revente des sachets. Cette dernière a d’ailleurs admis s’être chargée du dépôt de l’argent en espèces sur les comptes bancaires de ses fils.
Les profits du trafic ont été estimés par le parquet à 60 000 francs par jour, soit un bénéfice, depuis 2021, de 19,6 millions de francs. Les deux frères et leur mère ont été déférés devant le parquet jeudi 21 décembre et placés en détention provisoire. Jugée en comparution immédiate ce vendredi 22 décembre, l’affaire a finalement été renvoyée au 16 janvier. Les trois prévenus seront maintenus en détention jusqu’à la date de l’audience.