La Commission exécutive élargie (Comex) de l’UC s’est réunie pour analyser les "intentions" de l’État. Dans le viseur du mouvement : le projet de loi organique pour reporter les élections provinciales au plus tard le 15 décembre 2024 [1]et la loi constitutionnelle pour dégeler le corps électoral citoyen. Sans surprise, l’UC est vent debout contre ces annonces. Pour le parti, "il n’y a pas nécessité à ouvrir le corps électoral provincial, simplement à y opérer quelques ajustements pour y intégrer les natifs figurant sur la "liste électorale spéciale consultation (référendaire)". Or l’UC dénonce la volonté de l’État, qui en agissant "unilatéralement" et sans "consensus local", "se détourne" l’esprit des accords de Matignon et de Nouméa.
Le mouvement estime ainsi que les intentions de "l’État Macron" sont "à contre-courant de ce projet, à savoir un colonialisme d’un autre temps par l’immigration et l’assimilation. Ce comportement jusqu’au-boutiste irresponsable met en danger les équilibres qui ont été trouvés dans ce pays, et saborde un avenir apaisé pour ce pays. "
Dans ce contexte, le parti "met en garde" l’État de sa volonté "d’un passage en force". "L’avenir institutionnel et la situation économique et sociale du pays sont étroitement liés, mais ne doivent pas servir de moyen de pression pour aboutir à un quelconque accord, martèle le parti, qui poursuit : Nous nous organisons au niveau de nos différents soutiens nationaux et internationaux pour faire bloc à cette tentative de passage en force. L’entêtement de l’État français peut nuire à l’économie et à la paix sociale dans le pays."
Pour autant, le mouvement encourage "toutes démarches d’initiative calédonienne et les discussions avec les partenaires locaux même si on peut assister quelques fois à des situations de blocage stériles dans les institutions dans la mise en œuvre des politiques publiques et des réformes." Un clin d’oeil, à n’en pas douter, à la séance houleuse de ce jeudi au Congrès, qui examine notamment la réforme de l’impôt sur le revenu.