Il aura fallu quatre jours pour que le vernis craque. Après la présentation, vendredi 26 janvier à la presse, des "propositions de convergences entre Calédoniens pour un grand accord" [1] sur lesquelles semblaient s’être entendus Calédonie ensemble, l’Uni et l’Union calédonienne, les premiers points de désaccord apparaissent au grand jour. Dans un communiqué daté de ce mardi 30 janvier et signé par Pierre-Chanel Tutugoro, président du groupe UC-FLNKS et Nationalistes au Congrès, l’Union calédonienne fustige l’initiative de Calédonie ensemble. Le parti de Philippe Gomès aurait pris la décision de convoquer la presse "de manière unilatérale" pour rendre public le document de 48 pages, fruit d’une centaine d’heures de travail, d’une vingtaine de réunions et de 32 versions.
Surtout, le parti indépendantiste dénonce le choix fait par Calédonie ensemble d’y joindre, en annexe, un courriel envoyé par Johanito Wamytan, membre de l’UC, sur la position de son groupe concernant les propositions de convergence. Celui-ci suggère plusieurs changements de formulations dans les chapitres dédiés au droit à l’autodétermination et à la valorisation de la culture kanak. Au-delà du fait que "toutes nos propositions de modifications ont été refusées", l’Union calédonienne considère que cette "mise à disposition d’informations critiques concernant des processus institutionnels" n’est en rien la preuve d’une meilleure transparence démocratique. Le parti qualifie plutôt ces agissements de "numéro de voyeurisme et d’hypocrisie". Il rappelle par ailleurs l’existence du droit au secret, dont la "violation est punie par la loi", et qu’en diffusant "sur les réseaux sociaux les adresses e-mail personnelles de certains élus de notre groupe politique, Calédonie Ensemble a violé leur droit au respect de leur vie privée, mais également leur droit à la correspondance privée".
Et l’Union calédonienne de conclure : "Les responsables politiques doivent travailler en toute confiance, ce que Calédonie Ensemble vient de remettre en cause."