Le gouvernement s'était déjà penché sur le sujet, en collégialité en octobre dernier. Maintenant que le Conseil d'Etat a rendu son avis, l'exécutif veut passer à la vitesse supérieur pour modifier le code du travail. Ce mercredi, ses membres ont ainsi adopté un projet de loi du pays qui vise à créer un "véritable" service public de l'emploi et du placement (Spep) en Nouvelle-Calédonie. Et ce, en raison d'un manque de coordination dans les politiques publiques, mais aussi entre les acteurs compétents en matière de placement des demandeurs d'emploi. Objectif : permettre à tous les Calédoniens d'avoir un "accès égal" à l'emploi.
Le rôle du Spep serait d'assurer l'accueil, l'information, l'orientation, la formation et l'insertion professionnelle, le placement et l'accompagnement des demandeurs d'emploi, ainsi que l'aide à la sécurisation des parcours professionnels de tous les salariés.
Le texte propose la création d'un observatoire centralisé de la formation, de l'emploi et du travail. Cette nouvelle structure sera accompagnée par la mise en place d'un système d'information commun et d'outils informatiques partagés afin de collecter, de traiter et de diffuser les informations sur le marché de l'emploi.
Actuellement, en l'absence d'un outil partagé entre toutes les instances et collectivités, ces données sont difficiles à obtenir. Par conséquent, il n'est pas aisé pour les institutions de comprendre les tendances du marché du travail et donc d'analyser et d'évaluer la pertinence de leurs politiques publiques dans ce domaine.
L'avant-projet de loi stipule également que le demandeur d'emploi, pour être considéré comme tel, a l'obligation de "justifier d'une recherche active d'emploi". La seule demande d'inscription auprès du service public de l'emploi et du placement ne serait ainsi plus suffisante pour justifier de ce statut de demandeurs d'emploi.
Ces derniers pourront être radiés de la liste des demandeurs d'emploi dans les cas où : ils ne peuvent justifier d'une recherche active d'emploi ; ils refusent "sans motif réel et sérieux", de participer à une action de formation professionnelle continue ; ils refusent de répondre aux convocations du Spep "sans raison légitime".