Après les séquences incontournables de la place Bir-Hakeim et du Sénat coutumier, ce mercredi matin, Éric Dupond-Moretti a passé sa première journée de visite officielle au palais de justice de Nouméa. La présence du garde des Sceaux a assuré une salle comble lors des audiences de rentrée solennelle de la cour d’appel et du tribunal de première instance.
"Vous êtes porteur d’espoir", a salué, d’emblée, Gilles Rosati, premier président de la cour d’appel, en évoquant le plan d’action, composé de 60 mesures, porté par le ministre de la Justice depuis son arrivée à la chancellerie et largement plébiscité par les magistrats calédoniens. Il vient mettre, selon ces derniers, un terme à "la perte de sens et de moyens" qui frappait la justice depuis plusieurs décennies, a poursuivi Gilles Rosati.
Le procureur général, Bruno Dalles, lui a emboîté le pas, félicitant l’embauche de magistrats supplémentaires, pointant toutefois un besoin encore important du côté du greffe.
"La Nouvelle-Calédonie fait partie des juridictions qui seront servies en tout premier par la loi de programmation", a fait remarquer Éric Dupond-Moretti, en fin de journée. Ce texte, promulgué le 20 novembre 2023, prévoit un renfort massif des effectifs au sein de l’ensemble des juridictions françaises. La Nouvelle-Calédonie ne fait pas exception et, malgré "les 16 000 km qui la séparent de Paris, elle n’a pas été oubliée", a insisté le garde des Sceaux. "Depuis 2017, c’est neuf magistrats et trente greffiers de plus qui ont été amenés en Nouvelle-Calédonie et avec la loi de programmation nous allons emmener prochainement deux magistrats supplémentaires et six contractuels." Des personnels supplémentaires dont la juridiction calédonienne "avait besoin", a jugé le ministre de la Justice.
Sa première journée de déplacement a été aussi l’occasion de constater les vastes travaux de rénovation menés au palais de justice de Nouméa. Quatre nouveaux bâtiments et sept nouvelles salles d’audience sont sortis de terre ces dernières années pour permettre à l’ensemble des services de travailler dans le même complexe et, surtout, d’améliorer l’accueil des justiciables. "La rénovation de ces locaux, c’est un investissement de 8 millions d’euros, soit un milliard de francs Pacifique", a souligné Éric Dupond-Moretti, quelques minutes après l’inauguration des travaux.
Jeudi, pour sa deuxième journée de déplacement, le ministre de la Justice fera la visite du Camp-Est, aux côtés du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin et de la ministre déléguée aux Outre-mer, Marie Guévenoux. Une prison aux conditions de détention "indignes", a jugé Éric Dupond-Moretti. "Nous devons y remédier. Cela nécessite un investissement de l’État extrêmement important", à travers la construction d’un nouveau centre pénitentiaire. Dans la foulée, les trois ministres se rendront sur le terrain censé accueillir cette future prison, à Ducos.