Gaz lacrymogène, jets de bouteilles, gendarmes blessés… C’est dans une ambiance très tendue que s’est conclue la manifestation, mercredi 21 janvier, organisée en marge de la première journée de visite ministérielle.
Environ 500 personnes s’étaient rassemblées au Mwâ Kââ dans la matinée, à l’appel de la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT), pour dénoncer le projet de révision constitutionnelle porté par le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin.
C’est en fin de matinée, à l’arrivée des manifestants aux abords du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, que la mobilisation a dégénéré. Bilan des affrontements : cinq gendarmes blessés, dont un grièvement. "Ces agissements inacceptables nous conduisent aujourd’hui, nous élus loyalistes, à déposer plainte contre la CCAT et à demander sa dissolution", ont réagi les groupes Loyalistes et Rassemblement dans un communiqué commun. Ils déplorent également "l’absence de condamnation de ces violences de la part des leaders indépendantistes".
"Depuis maintenant plus de deux ans et la fin du troisième référendum qui a démocratiquement et définitivement ancré la Nouvelle-Calédonie dans la France, les indépendantistes n’ont de cesse de créer la division." Les deux groupes pointent en particulier l’attitude de Daniel Goa, président de l’Union calédonienne présent à la manifestation. "Il a, avec ses militants, franchi le rubicond de la violence et de la haine."
Au lendemain de la manifestation, la CCAT a donné sa version des faits. Composée de plusieurs formations indépendantistes (UC, Parti travailliste, le Mouvement des Océaniens indépendantistes, Dynamique autochtone, l’USTKE et le CNTP), cette organisation fondée il y a quelques mois juge que ses militants ont été conduits "dans un traquenard" par les forces de l’ordre avec "la mise en place de camions militaires à l’angle des rues Anatole-France et du Général-Mangin" empêchant l’accès au siège du gouvernement.
"Ce mépris de l’État français de refuser la contestation et surtout la libre circulation des citoyens, dans notre propre pays, a créé une frustration qui a déclenché ces affrontements." Si la CCAT dit regretter ces affrontements, elle les attribue toutefois au ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, "qui veut étouffer la contestation". La cellule rappelle que sa démarche se veut "pacifiste". Une nouvelle mobilisation est prévue, ce vendredi matin à partir de 8 heures, au rond-point de la province Nord de Koné.