Durant quatre jours, la "Tech" calédonienne va s’offrir une place de choix dans le paysage de l’innovation technologique mondiale. Après une première participation l’an dernier, le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie réitère l’expérience d’envoyer une délégation au salon VivaTech 2024, grand-messe des startups, qui a vu défiler sur scène en 2023 Emmanuel Macron ou encore Elon Musk. Huit entreprises calédoniennes ont été sélectionnées pour y prendre part, après un appel à candidatures lancé par le gouvernement du 6 au 20 février. "C’est une très belle vitrine pour nous, souligne Christopher Gygès, membre du gouvernement chargé de l’économie numérique, lors de la présentation des lauréats vendredi à la station N. L’an dernier, il y a eu plus de 150 000 visiteurs pendant quatre jours. On ira vendre le savoir-faire calédonien et réaffirmer la place de notre territoire dans le monde de la technologie."
Parmi les 11 400 startups exposantes, les entrepreneurs calédoniens vont en effet tenter d’attirer l’attention du public, mais surtout d’éventuels investisseurs et partenaires. "Il y a déjà eu des retombées l’an dernier, avec des prises de contact et des contrats signés, on observe un véritable retour sur investissements", assure Christopher Gygès.
Delphine Mallet peut en témoigner. L’an dernier, la fondatrice et présidente de Visioon a eu l’occasion de dévoiler Pictum, une plateforme qui permet aux visiteurs d’aquariums d’interagir, via un écran, avec les poissons afin d’en apprendre davantage sur chaque espèce et de les découvrir dans leur milieu naturel. Elle est repartie du salon "avec de nouvelles idées" et forte d’une "plus grande crédibilité" qui fait parfois défaut aux startups calédoniennes. "On avait invité les aquariums de Paris et de Cherbourg", passés en quelques jours de prospects à clients. "Finalement c’est aussi une force de venir d’une île perdue dans le Pacifique, ce long déplacement démontre notre ambition, ça a beaucoup d’impact", pense Delphine Mallet, qui se rendra pour la deuxième fois à VivaTech, avec cette fois l’espoir "de s’ouvrir à l’international, et notamment à l’Angleterre".
Pour Jean-Simon Chaudier, l’évènement représente une opportunité en or pour intégrer le marché européen. "C’est l’occasion d’accélérer nos discussions avec des investisseurs potentiels et les collectivités", remarque le fondateur de FireTracking, une solution visant à détecter, par un système de caméras et d’intelligence artificielle, les départs de feu. Son dispositif est déjà fonctionnel à la montagne des Sources, au Mont-Dore, victime d’importants incendies ces dernières années. "Mais maintenant, on souhaite concentrer tous nos efforts sur le marché européen."