Bienvenue "sous les étoiles" ou plutôt à Kari Veo, le nouveau nom en langue de l’emblématique site de la FOL (Fédération des œuvres laïques), qui reprend vie sur sa butte perchée du centre-ville de Nouméa.
Un lieu chargé d’histoire(s), dont le bâtiment initial, qui a accueilli pendant longtemps la plus grande salle de spectacle du pays, aurait fêté ses cinquante ans d’existence cette année. Mais pour cet anniversaire, c’est une structure flambant neuve qui est sortie de terre, même si les ambitions des équipes ont nettement été revues à la baisse pour ce projet, qui a connu bien des déconvenues et dont le budget est passé de 1,2 milliard à 400 millions de francs.
"Les Calédoniens ont tous un récit, un souvenir ou une image à partager autour de ce site, rappelle Pierre Wélépa, le président de la FOL, clairement soulagé de mettre un point final à toutes ces péripéties. C’est l’aboutissement de 13 ans à porter ce projet, de différentes phases par lesquelles on est passés avec les collectivités. Certes, ce n’est pas la formule initiale qui devait notamment disposer d’une salle de 600 à mille places, mais c’est un projet plus restreint et resserré autour de nos valeurs d’éducation populaire."
Dans le détail, ce nouveau "tiers-lieu" qui sera officiellement dévoilé aux Calédoniens, le 6 avril prochain, comprend notamment un snack, cinq salles ouvertes aux associations et aux actions de la FOL, un espace d’une capacité de 150 places, un amphithéâtre extérieur, un cheminement piétonnier à travers la forêt sèche (livré en 2025), un grand "cadre à selfies" (prévu d’ici juin prochain), etc.
"C’est un espace des possibles et de nouveaux horizons pour faire société et contribuer à ancrer notre identité au sein de l’Océanie, poursuit le président de la FOL, qui célèbre ses 70 ans d’existence et de missions. C’est autant d’années d’engagement et d’accompagnement à l’épanouissement des populations, et à travailler à ce que chacun devienne acteur de la société et porte un regard critique pour se forger sa propre opinion."
Un travail socio-éducatif "mené au quotidien" et "dont a besoin" le pays qu’a tenu à saluer la présidente de la province Sud : "Je souhaite que cet outil ne soit pas celui d’une idéologie, mais celui de la création d’un destin commun, que les jeunes arrivent bien mieux à construire que les politiques. Un lieu de l’identité calédonienne ouvert à toutes les cultures et à toutes les communautés, a déclaré Sonia Backès, avant de livrer quelques "souvenirs extraordinaires" plus personnels qu’elle garde avec ce lieu, où elle est "montée pour la première fois sur scène lors d’un spectacle de danse" et où elle a lié ses premières amitiés et même rencontré son premier amour.
Si Valentine Eurisouké ne s’est pas risquée à se dévoiler de la sorte, la représentante de la province Nord a également plaidé en faveur d’un lieu du "vivre ensemble" qui doit "permettre l’épanouissement de tous les citoyens" : "Nous sommes tous venus ici de nos provinces avec nos visions, nos diversités, mais aussi nos divergences. Et à ce tournant de notre histoire, il nous faut un fil conducteur qu’incarne ce genre d’outils ouvert à tous."
Journée portes ouvertes organisée le samedi 6 avril, de 8h à 19h.