"Il n’y aura plus de réapprovisionnement jusqu’à nouvel ordre", avertit Florent Perrin, à la tête de l’Association citoyenne de Nouvelle-Calédonie, qui se mobilise avec le Syndicat des rouleurs et du BTP, ce jeudi à Nouméa, devant le Congrès ainsi qu’en bloquant l’accès aux deux dépôts de carburant situés à Ducos.
Dans leur viseur : le controversé projet de TET (taxe pour l’équilibre tarifaire) [1] appliquée aux carburants et plafonnée à 20 francs par litre, censée sauver Enercal.
Une trentaine de camions sont déjà déployés sur place et d’autres pourraient encore arriver. La suite de la mobilisation évoluera en fonction du vote, ou non, de ce texte au Congrès, qui devrait bénéficier d’une majorité malgré la ferme opposition des groupes Loyalistes et le Rassemblement.
"Pour l’instant, nous empêchons tous les camions de sortir, à l’exception de ceux nécessaires au secteur médical, au Betico et à l’aéroport", précise Florent Perrin, qui appelle les Calédoniens "à se joindre à ce mouvement", notamment en venant grossir les rangs des manifestants devant le Congrès. "Ce qu’on demande, c’est de ne plus avoir de nouvelles taxes avant qu’il y ait une relance économique dans le pays."
Sur le rond-point, Alone Lataï est calé dans son fauteuil de camping, bien décidé à ne pas bouger tant que "le Congrès n'a pas retoqué le projet de taxe sur le carburant". "Je n'ai plus de travail depuis septembre 2023, cela fait trois ans que je suis dans le rouge, alors s'il faut durcir le mouvement, on durcira le mouvement", prévient le rouleur dans le BTP.
En parallèle, plusieurs dizaines de personnes sont mobilisées depuis 7 heures, ce jeudi matin, devant le Congrès, alors que les élus sont réunis en séance pour voter le projet de délibération fixant les taux de la future taxe. Les élus Loyalistes et Rassemblement sont venus saluer les manifestants et marquer leur soutien avant de rejoindre l'hémicycle du boulevard Vauban.