L’air respiré à Tahiti est le moins pollué au monde. Du moins celui des 138 pays et territoires passés au crible, en 2023, par l’entreprise suisse IQAir, spécialisée dans la protection contre les polluants atmosphériques. Son rapport annuel vient de sortir. Et ce, grâce à 30 000 stations de surveillance autour du globe, principalement dédiées à la mesure des particules de type PM2,5, très nocives en raison de leur capacité à pénétrer dans les poumons.
Ce classement référence relève que la concentration en particules fines à Tahiti se chiffre en moyenne à 3,2 μg/m³ (microgrammes par mètre cube d’air, l’unité de mesure permettant de connaître la concentration desdites particules), à en croire les données recueillies par " une surveillance indépendante " sur trois stations situées à Motu Uta, sur les hauteurs de Tipaerui et au lotissement Lotus à Punaauia.
Ces chiffres font donc de Tahiti (la qualité de l’air dans les archipels n’est pas mesurée) le meilleur élève de cette promotion 2023, même si la moyenne du fenua est en baisse : en 2022, la concentration de particules fines dans l’air tahitien était de 2,5 μg/m³. Pour sa première apparition dans le classement, le pays avait alors terminé au deuxième rang, derrière Guam.
Cette année, les îles chaudes, humides et ventilées continuent de truster les premières places. Derrière Tahiti, suivent Maurice, l’Islande, la Grenade, les Bermudes, la Nouvelle-Zélande, l’Australie et Porto-Rico. Seuls deux territoires non insulaires figurent dans le top 10 : l’Estonie et la Finlande. Ces dix pays sont d’ailleurs les seuls à respecter les normes préconisées par l’OMS, qui fixe un seuil de 5 µg/m³ maximum.
Si Tahiti s’en sort donc très bien, les résultats à l’échelle mondiale sont catastrophiques, alors que l’exposition aux particules fines est responsable, selon l’OMS, d’environ 7 millions de décès prématurés dans le monde par an. Quinze pays sont ainsi concernés par une exposition supérieure à sept fois les normes recommandées par l’OMS. Pour trois d’entre-deux, le Bangladesh (79.9 μg/m³) , le Pakistan (73.7 μg/m³) et l’Inde (54.4 μg/m³), c'est même dix fois plus. Les mauvais élèves sont principalement des pays d’Asie, notamment les pays surpeuplés et les puissances pétrolières du Moyen-Orient, et d’Afrique où les données sont encore trop peu nombreuses.
Du côté de l’Hexagone, IQAir a relevé une moyenne de 9,5 μg/m³ en 2023. Encore loin des normes de l’OMS, et au 34e rang des airs les moins pollués au monde. La France fait moins bien que la plupart de ses voisins Européens, comme l’Estonie et la Finlande donc, mais aussi la Suède, la Norvège, l’Irlande, le Liechtenstein, le Danemark, l’Ukraine, les Pays-Bas, le Luxembourg, la Suisse, l’Allemagne et la Belgique. C’est aussi moins bien que les États-Unis (31e, avec 9.1 μg/m³). La Chine, elle, est dans le dernier quart du classement, 115e avec une moyenne à 32,5 μg/m³.