La garde-robe était certes plus modeste qu’aujourd’hui. Elle comprenait généralement une tenue de semaine et une tenue du dimanche, réalisées par la maîtresse de maison qui en assurait aussi l’entretien et les réparations.
Au début du XXe siècle, la mode exigeait jupe longue et chemisier montant à manches longues. C’était autrement plus compliqué à réaliser que les créations d’aujourd’hui et il fallait à ces dames puiser dans les connaissances acquises en famille ou à l’école, où l’apprentissage de la couture était d’ailleurs un enseignement important.
On y apprenait les points et les ourlets, les boutonnières et la lecture des patrons, ainsi que l’alphabet au point de croix indispensable pour marquer au fil rouge torchons et serviettes.
Les jeunes filles apprenaient aussi à broder les draps et les taies d’oreiller, les nappes, des deux initiales de leur nom d’épouse et de leur nom de jeune fille.
Que ce soit au point de tige, au point de bourdon ou même, pour les plus habiles, au point Richelieu.
C’était au temps des trousseaux de mariage. Les sous-vêtements aussi étaient faits main, en coton.
Et pour celles qui voulaient se perfectionner, réaliser de belles toilettes suivant les patrons et les modèles du catalogue "Modes et travaux", il était possible de prendre des cours. Mme Novella en dispensait à Nouméa, au début des années 1930.
Jusqu’aux années cinquante et même soixante, les Nouméennes qui en avaient les moyens se fournissaient chez les couturières professionnelles.
Certaines ont marqué leur temps, comme Mme Villeval, les sœurs Georgette et Thérèse Mourin, Mme Rose ou Mlle Venisseau. Du tailleur au manteau, en passant par la robe de mariée, elles ont habillé les grandes dames de la ville.
Les hommes, pour leur part, ont longtemps fréquenté les tailleurs japonais d’avant-guerre, puis Jean Monnier ou M. Proud.
Cette époque est morte avec l’apparition de la confection et du prêt-à-porter, dans les années soixante. Le premier à importer des robes pour dames et enfants, de marque Marie Bonheur ou Carabi, fut le magasin Claude France.
En 2003, les boutiques de " fringues " sont sans doute les plus nombreuses de la ville, avec les commerces d’alimentation.
Cet été, les Nouvelles calédoniennes dépoussièrent les objets du passé [1]
Cette machine à coudre à point de chaînette, de la marque américaine Willcox et Gibes Sewing Cie, qui avait des succursales à Londres et Paris, est sans doute l’une des plus anciennes machines à coudre du territoire. Elle a été importée d’Australie dans les années 1880 et appartenait à Rosette Martin, qui en avait hérité de sa mère Elisabeth Engler. Elle a d’abord été utilisée à Ouégoa, à l’époque capitale minière de la Nouvelle-Calédonie, où Gustave Engler était géomètre. Ouégoa était déjà Ouégoa, avec tant de moustiques que Mme Engler s’installait pour coudre sous une grande moustiquaire.
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