En Indonésie, les principaux ports maritimes et routes à péage au départ des grandes métropoles étaient bondés ces derniers jours, tandis que les aéroports et les gares routières croulaient sous le nombre de voyageurs.
A l’occasion de ce vaste exode appelé "mudik" qui marque la fin du mois islamique du ramadan dans un pays à grande majorité musulmane, jusqu’à 193 des 277 millions d’habitants ont prévu de voyager cette année contre 123 millions l’an passé, selon le ministère des Transports.
Dans la seule région du Grand Jakarta, quelque 28 millions de personnes avaient prévu d’emprunter les différents moyens de transport, provoquant d’interminables encombrements dans une capitale déjà saturée par la circulation automobile.
La marine indonésienne a dû déployer un cuirassé pour transférer les habitants de Jakarta qui n’avaient pas réussi à obtenir de billets pour les villes javanaises de Semarang et Surabaya, a rapporté l’agence de presse officielle Antara.
"Pour moi, le mudik est une tradition. Et le temps de trajet ou les problèmes sur la route, ça fait partie du jeu, c’est excitant. Parce que le voyage prend plus de temps que d’habitude", a indiqué Wosse Muhammad Arif Sani, fonctionnaire de 28 ans, qui a passé 13 heures sur la route pour se rendre à Bogor, ville natale de son épouse, située à 60 km au sud de Jakarta.
Il s’agit cette année du deuxième exode depuis l’épidémie de Covid-19 et l’enthousiasme pour le mudik a revitalisé l’industrie des transports indonésienne qui s’est retrouvée au point mort pendant les pires jours de la pandémie.
À l’instar du Nouvel An lunaire chinois ou de Noël, le mudik donne le coup d’envoi d’une fête prolongée où les Indonésiens, qui prennent plusieurs jours de vacances, célèbrent en famille l’Aïd, la fin du mois de jeûne musulman.
"Personnellement, je ne me laisse pas décourager, car le mudik est un événement annuel", a témoigné Azhzhairia Choirunissa Hardi, fonctionnaire qui a mis plus d’une journée pour se rendre chez ses parents à Bengkulu, sur l’île de Sumatra, depuis Jakarta, par la route puis par bateau.
"Pour moi, ce n’est pas une tradition, mais une obligation, de revenir", a ajouté la jeune femme pour qui ce voyage "n’avait jamais été aussi long".