Le président américain Joe Biden, lors d’une conférence de presse aux côtés de son invité le Premier ministre japonais Fumio Kishida, a salué mercredi "l’évolution la plus importante" de partenariat des deux pays depuis la fin de la Guerre froide.
Adversaires pendant la Seconde Guerre mondiale, les armées américaine et japonaise vont donc œuvrer ensemble pour plus "d’interopérabilité", tandis que les États-Unis s’engagent à soutenir certains projets militaires japonais, sur le plan matériel et technologique.
"Pour la première fois, le Japon, les États-Unis et l’Australie vont créer un réseau de missiles aériens et une architecture de défense", a aussi dit Joe Biden, en annonçant par ailleurs de futurs exercices militaires conjoints entre forces japonaises, américaines et britanniques.
Sans oublier la tenue, ce jeudi à Washington, du premier sommet trilatéral entre le Japon, les Philippines, et les États-Unis. Autant de pays qui, avec la Corée du Sud, constituent le réseau d’alliances que Joe Biden tisse en Asie, afin de contrer les ambitions chinoises.
Le démocrate de 81 ans, qui s’efforce dans le même temps de maintenir le dialogue avec Pékin, a toutefois souligné mercredi, à l’intention évidemment des autorités chinoises, que le renforcement de l’alliance militaire avec Tokyo était "purement défensif".
Le Japon, où sont basés quelque 54 000 militaires américains, a profondément révisé fin 2022 sa doctrine de sécurité nationale, notamment pour se doter d’une capacité de "contre-attaque", malgré sa Constitution pacifiste.
Pendant la conférence de presse commune, le Premier ministre japonais a lui appelé à la "paix et la stabilité" sur fond de tensions entre la Chine et Taïwan.
Dans un autre signe de rapprochement, Joe Biden a par ailleurs promis qu’un astronaute japonais serait le premier non-Américain à atterrir sur la Lune, dans le cadre d’une mission spatiale américaine.
En recevant son hôte avec les honneurs militaires dans la matinée, Joe Biden avait salué un dirigeant "visionnaire et courageux" et vanté une alliance "indestructible", et aussi "florissante" que des cerisiers au printemps.
En 1912, le maire de Tokyo avait fait cadeau à la ville de Washington de plusieurs milliers de cerisiers, dont la floraison fait chaque année accourir les touristes dans la capitale américaine.
Fumio Kishida a embrayé sur le même ton, en indiquant que son pays offrirait 250 arbres supplémentaires à l’occasion du 280e anniversaire de la fondation des États-Unis, en 2026.
Le Premier ministre de 66 ans est le premier dirigeant japonais à recevoir ainsi les honneurs d’une visite d’Etat à Washington depuis Shinzo Abe en 2015.
Jeudi, Fumio Kishida doit s’adresser aux deux chambres du Congrès américain avant d’être à nouveau reçu par Joe Biden, aux côtés du président philippin Ferdinand Marcos (fils et homonyme de l’ex-dictateur).