
Il s'en est fallu de peu, Dominique Ioné et Ismaël Lavelua sont arrivés à temps, ce mercredi matin, pour éteindre avec les moyens du bord l'incendie allumé sur deux engins miniers de la société Komatsu, à PK4.
La situation inspire à Dominique un "mélange de déception, de frustration et de mécontentement". Ce fervent indépendantiste n'aurait jamais cru que des violences puissent prendre "une telle ampleur" dans le pays.
"Les mots d'ordre reçus étaient d'être pacifiques. Au Nord et sur les îles, cela a bien pris pour le moment. Pourquoi pas ici ? Ces jeunes sont vraiment dans une autre dimension, se désole ce père de famille très inquiet pour l'avenir. Est-ce que demain, je retrouverai mon entreprise en état ? Qu'est-ce qu'on fait maintenant qu'on a tout perdu ? Qu'est-ce qu'on va devenir? Aujourd'hui, il faut absolument que tout le monde se tienne main par la main."
Ce salarié, connu des émeutiers qui tiennent les barrages à Ducos, a ainsi réussi à passer pour sauver ce qu'il pouvait de la société. A Kaméré, où il vit, Dominique décrit une situation chaotique : "Là-bas, c'est Baghdad. Tout est en feu, on dort avec des masques, même si pour être honnête on ne ferme pas l'oeil de la nuit. On doit se protéger et protéger nos biens, décrit-il. Quand je vois tous ces gens hisser des drapeux kanaky, ça ne sert à rien, ce n'a jamais été ça l'indépendance. Ca m'énerve vraiment de les voir revendiquer."