
L’état d’urgence est entré en vigueur en Nouvelle-Calédonie ce jeudi 16 mai, à 5 heures. Une décision prise par le président de la République, Emmanuel Macron, au terme d’un conseil de défense nationale qui s’est tenu mercredi soir à Paris. La demande avait été formulée plus tôt dans la journée par Sonia Backès, puis par Nicolas Metzdorf et Georges Naturel.
Institué en avril 1955, ce régime d’exception a été modifié à plusieurs reprises en 70 ans, et notamment après les attentats qui ont frappé la France en 2015. D’une durée initiale de 12 jours, l’état d’urgence peut être prolongé par le vote d’une loi votée par le Parlement. Concrètement, il permet de renforcer le pouvoir des autorités et de restreindre certaines libertés publiques et individuelles. Il autorise le gouvernement à prendre plusieurs mesures :
Ce jeudi matin, le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin, a révélé avoir signé "les 5 premiers arrêtés d’assignation à résidence de responsables radicaux et violents". Des perquisitions administratives devraient également être menées très prochainement par les forces de l’ordre. Le Premier ministre, Gabriel Attal, a également annoncé l'interdiction du réseau social Tik Tok localement. C’est la septième fois depuis sa création en 1955 que l’état d’urgence est décrété, la deuxième fois en Nouvelle-Calédonie après 1984 et le déclenchement des Évènements.
Ce régime particulier a toutefois vocation à "rester temporaire", comme le rappelle le site vie-publique.fr, citant une étude menée en 2021. Cependant, "la levée de l’état d’urgence est une décision délicate, fondée à la fois sur une analyse objective de la situation – l’existence ou non de la menace qui justifie l’état d’exception – mais aussi sur une perception subjective, à savoir comment la menace est encore perçue par les citoyens".