
Avec Kaméré et Vallée-du-Tir, c’est l’un des trois points les "plus sensibles" de Nouméa. À Montravel, au rond-point nord vers l’usine Le Froid, une poignée de manifestants gère le barrage filtrant vers ce quartier.
Parmi eux, Jean répond volontiers à la presse et le martèle : "Ici, on a aussi besoin qu’on parle de nous. On n’est pas comme les émeutiers et on n’est pas armés. On a juste des bibiches."
Pour ce militant, son action est plutôt comparable à celle des gilets jaunes en France. "On a la même lutte mais on ne cautionne pas la méthode des émeutiers qui ont brûlé tous ces magasins pour passer le message, insiste ce père de famille. Parmi les gens qui se sont mobilisés, il n’y a pas que des personnes violentes, comme on le laisse croire. Nous, on est de jeunes papas. On a envie de retrouver nos enfants et nos compagnes. On ne veut pas que cette situation dure encore des semaines. Mais pour cela, il faut dire non au dégel du corps électoral et l’accepter."
Toujours est-il, la crainte est aussi palpable chez ces militants. "Le haut-commissaire nous fait peur quand il dit qu’il va monter d’un cran pour reprendre ce quartier. Et nous craignons aussi la constitution de ces milices, qui sont armées."