
Le cortège, ouvert par des VBRG de la gendarmerie, est impressionnant. Ce lundi, vers 16h15, les forces de l’ordre et l’armée, qui escortent les sociétés privées dans les opérations de déblaiement de la route d’accès vers l’aéroport international de La Tontouta, étaient de retour à Nouméa afin d’évacuer les centaines de carcasses brûlées et autres débris enlevés pour la deuxième journée consécutive.

Une opération d’envergure qui réunit quelque 600 gendarmes, dont une centaine de membres du GIGN, à en croire le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin dont l’objectif est de "reprendre totalement la maîtrise de la route principale de 60 km entre Nouméa et l’aéroport".

Sur cet axe, une soixantaine de barrages ont été identifiés et sont donc actuellement disloqués. Un travail de longue haleine qui "prendra plusieurs jours", mais qui devient urgent, notamment pour rétablir les accès puis ravitailler les centres de soins et les points de vente de produits alimentaires et de premières nécessités encore intacts.

C’est du moins la promesse de l’État : "rétablir l’ordre républicain quoi qu’il en coûte", à travers des actions dites de "harcèlement" de la part des forces de l’ordre.
"La circulation n’est pas encore possible car beaucoup de déchets traînent et la route est très abîmée, indiquait dimanche soir, le haut-commissaire Louis Le Franc. Les émeutiers ont déplacé des carcasses de voiture, mis du bois, du métal, tout ça dégrade la voie. Les approvisionnements logistiques seront sécurisés. […] Notre détermination est totale. Nous sommes constamment sur le pont. Tout ça va se terminer, croyez-moi. Le rapport de force va s’inverser très vite."
"C’était important pour nous de reconquérir le terrain, a par ailleurs déclaré le général Matthéos, commandant de la gendarmerie en Nouvelle-Calédonie, qui l’assure : La population nous attend. Nous avons vu des scènes de liesse quand ils ont vu arriver les blindés de la gendarmerie."

Pour autant, de nombreux axes restent encore coupés à la circulation et des quartiers entiers coupés du monde, notamment à Dumbéa (comme ici sur la RT1, à Auteuil), une commune où les habitants "se sentent complètement oubliés". [1]
