
Dès les premières lignes du communiqué le ton est donné par le FLNKS dont la réaction était attendue, en particulier après la visite éclair d’Emmanuel Macron. "À cette heure où Kanaky Nouvelle-Calédonie renoue avec les heures sombres des années 1980, celles des Événements, le FLNKS a pris connaissance avec étonnement de l’arrivée précipitée du Président de la République française accompagné des deux ministres que le peuple tient pour responsable de l’échec de la sortie de l’Accord de Nouméa ainsi que du carnage actuel ici."
À la suite d’une "demande ferme" du FLNKS, la rencontre du mouvement indépendantiste (auquel était associée la CCAT) s’est tenue dans un format bilatéral excluant la présence des ministres Sébastien Lecornu et Gérald Darmanin, qui par "leur gestion catastrophique du dossier calédonien sont totalement disqualifiés à ce jour", estime le Front qui "a fait savoir" au chef de l’État sa "détermination invariable" à faire accéder Kanaky Nouvelle-Calédonie à la pleine souveraineté. Le mouvement estime d’ailleurs que la responsabilité du gouvernement français est "majeure dans la situation chaotique que nous vivons aujourd’hui en raison de "la fin de l’impartialité de l’État et du consensus pour privilégier la méthode du passage en force".
Le front, qui rappelle que la CCAT "a continuellement appelé à la retenue tout en manifestant l’opposition ferme" au processus enclenché par l’État, annonce que "la seule solution viable à cette crise ne peut passer que par une réponse de nature politique et non répressive."
C’est pourquoi, ce mouvement a demandé qu’une "annonce forte de sa part soit faite". En clair, le retrait du projet de loi constitutionnelle et la création d’une mission de médiation de haut niveau, composée de personnalités "françaises", régionales ou internationales de sorte à créer toutes les conditions propices à un dialogue apaisé pour mener vers un accord politique global.
Alors que le chef de l’État a promis de ne pas passer en force, donnant un délai d’un mois pour renouer le dialogue entre élus locaux, mais à l’unique condition d’une levée des barrages, les indépendantistes ne voient pas d’un très bon oeil ce discours d’Emmanuel Macron qui "tente de ne pas perdre la face".
"Le FLNKS constate que le Président de la République française ne bouge que très légèrement de ses positions malgré les messages clairs du peuple de Kanaky Nouvelle-Calédonie". Pour autant, le front estime que ces propos d’Emmanuel Macron traduisent deux choses : d’une part, que la mobilisation a réussi à faire plier le gouvernement français ; d’autre part, que l’opinion nationale et internationale a aussi pris position pour "notre combat". Et ce, alors que l’obtention au Congrès de Versailles d’une majorité suffisante de parlementaires français pour adopter définitivement le dégel du corps électoral devient de plus en plus compromise, analyse le mouvement.
Le FLNKS salue en revanche que le sujet de l’avenir institutionnel du pays soit "enfin" traité directement par Emmanuel Macron "avec tout le sérieux et l’engagement que cela implique", regrettant néanmoins "l’extrême violence de la répression orchestrée par les forces de l’ordre et de l’armée sur le terrain est en totale contradiction avec les propos du président".
Enfin, le mouvement "prend acte" du processus de "désescalade" proposé par le Président de la République et des engagements demandés à chacune des parties de façon à pouvoir sortir de cette crise par le haut. En ce sens, le FLNKS renouvelle son appel au calme et demande également (comme l’a fait la CCAT vendredi soir [3]) à "desserrer l’étau" sur les principaux axes de circulation.
Selon le FLNKS, le préalable à la sortie de crise est la prise en compte par le Gouvernement français des "postulats fondamentaux" suivants :
Links
[1] https://www.lnc.nc/article/nouvelle-caledonie/politique/huit-choses-a-retenir-du-discours-d-emmanuel-macron
[2] https://www.lnc.nc/article/nouvelle-caledonie/politique/les-premieres-reactions-politiques-a-la-suite-des-annonces-d-emmanuel-macron
[3] https://www.lnc.nc/article/nouvelle-caledonie/faits-divers/direct-clinique-kuindo-magnin-il-y-a-de-grandes-probabilites-que-le-tribunal-nous-place-en-cessation-de-paiements-et-en-liquidation
[4] https://www.lnc.nc/user/password
[5] https://www.lnc.nc/user/register
[6] https://www.lnc.nc/formulaire/contact?destinataire=abonnements