Le Caillou est un peu à contre-courant de l'Hexagone, où le Rassemblement national a très largement gagné les élections européennes, décrochant près d'un tiers des suffrages, ce qui a poussé le chef de l'Etat à demander ma dissolution de l' Assemblée nationale [1]. En Nouvelle-Calédonie, c'est la liste de la majorité présidentielle, emmenée par Valérie Hayer, qui arrive nettement en tête, récoltant 28,64% des suffrages exprimés (soit quasiment deux fois plus qu'au niveau national).

L'extrême droite dépasse également la barre des 20%. La liste emmenée par Jordan Bardella et Marine Lepen atteint ainsi 21,71% des suffrages (contre 31% à l'échelle nationale).

L'une des surprises locales de ce scrutin est le score nettement plus élevé qu'à l'échelle nationale de l'autre liste d'extrême droite du parti Reconquête (Marion Marcéchal et Eric Zemmour) qui décroche 16,01% des suffrages (contre un score global de 5,5%). La liste LR s'en tire également mieux sur le Caillou (12,66%) que dans l'Hexagone (7,2%).

Les listes de gauche loin derrière

Les Calédoniens qui se sont exprimés ont donc massivement voté à droite puisque la première liste de gauche n'arrive qu'en cinquième position. Il s'agit de celle menée par Raphaël Glucksmann, avec 4,17% des voix (contre 14% au niveau national) talonné de près par la France insoumise (LFI) qui obtient 4% des suffrages et par Europe Ecologie avec 3,5% des voix. 

L'abstention reste la grande gagnante

Ce n'est pas une surprise. Le scrutin européen n'attire jamais les foules parmi les Calédoniens qui jugent ces enjeux "lointains". Pour autant, la participation s'est encore effondrée atteignant son niveau le plus bas, soit 13,13% de votants (contre 19,22% en 2019 et 27,05% en 2014). Ce chiffre n'a rien d'étonnant puisque ces élections sont intervenues sur fond de crise inédite où la circulation restait entravée par endroits, notamment à Dumbéa, dans la deuxième commune du pays.