
Le Groupe Uni (Union nationale pour l’indépendance) du Congrès réagit, ce mardi, par voie de communiqué, à la décision de transférer dans des prisons de l’Hexagone des responsables "présumés" de la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT), qui est jugé d’une "totale disproportion" alors qu’ils auraient pu "parfaitement" être "retenus" sur le Caillou. "Il appartiendra bien sûr à l’instruction de déterminer si les qualifications pénales retenues sont justifiées ou non pour renvoyer les mis en examen devant une juridiction de jugement. Cette instruction devrait durer vingt-quatre mois, a minima, et impose aux deux juges d’instruction d’expliquer à charge et à décharge les faits pour lesquels ils ont été saisis", estime Jean-Pierre Djaïwé, le président du groupe et signataire de ce communiqué, qui rappelle que l’ensemble de ces personnes sont à ce stade présumées innocentes.
Le groupe pense que la distance qui a été placée entre les mis en cause et leurs avocats "n’est pas de nature à favoriser le travail de la défense" et estime ainsi que "la justice, par la violence institutionnelle déployée, qui vise à criminaliser les interlocuteurs reconnus dans leur fonction, n’a fait que renforcer le sentiment de défiance à l’égard d’une institution qui se doit d’être indépendante et impartiale sans répondre à une commande politique d’une partie des représentants politiques du pays."
Jean-Pierre Djaïwé précise qu’il s’agit de "la première fois depuis les événements d’Ouvéa, en 1988, que de telles méthodes sont utilisées." Selon le président du groupe, "une telle décision peut constituer une entrave au processus de désescalade engagé depuis la visite du président de la République française, il y a un mois, et dont les premiers effets étaient perceptibles. Il est regrettable que cette décision de transfèrement ait encore contribué à aggraver la situation."
L’Uni juge bon de rappeler que depuis le 13 mai, le groupe a "multiplié", à destination de toutes les parties, les appels à l’apaisement, au rejet de toute forme de violence et à un retour au dialogue. Le groupe renouvelle donc cet appel et demande aux responsables politiques, coutumiers et religieux, "ainsi qu’à tous ceux qui le peuvent", en Nouvelle-Calédonie comme en France, "d’influer positivement sur ces évènements pour contribuer à rétablir le calme."