
La circulation est dense au village de Païta à 8 heures du matin. Une image surprenante alors que, toute la semaine, le centre de la commune était désert, en proie à des exactions. Les forces de l’ordre veillent devant le Dock et effectuent des contrôles routiers. Les électeurs ont pu se déplacer, et ils prennent très à cœur leur devoir de citoyen en ce jour d’élections législatives. "Je vote parce que c’est un droit, affirme cette dame de Beauvallon. Si certains sont des électeurs assidus, d’autres votent pour la première fois. Si certains ont des doutes quant à l’influence qu’aura ce premier tour des élections législatives sur la crise que traverse la Nouvelle-Calédonie, d’autres sont certains que leur vote fera bouger les choses. Et tous sont absolument sûrs du choix de leur candidat. "Je n’ai pas de doute pour qui je vais voter !" affirme l’habitante de Beauvallon. Jean-Charles, d’Arboréa, est absolument certain de son bulletin également, tout comme Koadju, de la tribu de N’Dé. À Dumbéa, à l’hôtel de ville, les électeurs croisés affichent la même assurance. "Nous sommes sûrs à 300 % de la personne pour qui on vote," lancent Carole, Frédéric et leurs deux fils, de la Pointe à la Dorade. Emma, de Takutéa, n’a aucun doute également sur son bulletin, tout comme Lorenzo et Philomena, de Dumbéa-sur-Mer.

Par contre, à savoir si ce vote va changer les choses, certains le souhaitent. Comme Catherine et Jean-Jacques, accompagnés de leur fils Stéphane. "On espère que ça va changer la situation actuelle, mais c’est un vrai bordel. Il va vraiment falloir que les politiques se mettent autour de la table," posent ces électeurs de Nakutakoin. D’autres ont clairement des doutes sur l’enjeu de ces législatives face à la crise que traverse le pays. "Je n’attends rien de particulier de ces élections, on verra bien ce que ça va donner", dit Lorenzo, votant à l’hôtel de ville de Dumbéa. La famille de la Pointe à la Dorade exprime elle aussi ses doutes, "mais ça va sûrement jouer sur l’avenir du pays", soulignent-ils.
De son côté, Jean-Charles attend beaucoup de ce vote : " Aujourd’hui, on décide de ce qui va se passer, et il faut avancer. Nous étions si proches du destin commun, et on a régressé de 30 ans. J’espère que ça va faire bouger les choses." Emma, de Takutéa, est également sûre que ces élections peuvent "changer beaucoup de choses, on va renouveler nos élus, changer les politiques." La jeune femme ne savait même pas où aller voter ce matin encore, elle qui ne s’est déplacée aux urnes que pour le référendum d’autodétermination. C’est toujours plus que son ami qui "vote pour la première fois. On m’a dit de voter, alors je viens," souligne-t-il.

Si Emma et son ami ne votent que très rarement, la majorité des électeurs rencontrés ce matin dans les files d’attente glissent régulièrement leu bulletin dans les urnes. "Je vote tout le temps, je suis même venu pour les Européennes, souligne Koadju, de la tribu de N’Dé. C’est important de venir, des frères sont tombés pour avoir ce droit. Il faut voter pour demain." Carole, Frédéric et leurs fils sont aussi des électeurs assidus, "il est important de se déplacer, de voter pour que celui qui sera élu puisse défendre notre pays."
Chacun a sa vision de la défense des citoyens, mais tous se retrouvent aux urnes. Pour preuve, à midi le taux de participation atteignait 32,39 % sur les deux circonscriptions, contre 13,06 % en 2022 (avec une heure de moins il est vrai, les bureaux ayant ouvert à 7 heures cette année contre 8 heures en 2022).

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[1] https://www.lnc.nc/article/grand-noumea/noumea/nouvelle-caledonie/politique/a-noumea-des-electeurs-determines-a-faire-entendre-leur-voix-du-moins-lorsque-les-procurations-sont-arrivees-a-temps
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