
Chaque parent se construit avec l’enfant qui arrive. Il n’y a pas de mode d’emploi tout prêt et de recettes à suivre. La venue d’un enfant peut déclencher des peurs, des questionnements et des doutes, se sentir submergé (e) par des émotions, s’interroger sur sa capacité à être parent. " L’arrivée d’un premier enfant, c’est surtout l’inconnu et un changement de vie, relève Jennyfer Bellenguez, accompagnatrice en pré et post natal certifiée. La future maman peut se sentir fragilisée, seule même si elle est entourée pendant sa grossesse et avoir un baby-blues après car elle se sent dépassée. " Jennyfer propose un accompagnement aux futures mamans et aux mamans qui en sentent le besoin.

En période prénatale, il s’agit de voir les sujets qui préoccupent la maman d’un point de vue physiologique et émotionnel, d’évoquer ses ressentis, ses inquiétudes, d’apprendre à respirer, évoquer les maux liés à la grossesse, l’accouchement en lui-même. " Je ne donne pas de conseils, je suis dans l’écoute et la bienveillance, dans le soutien et j’éclaire sur les choix possibles sans inciter les futures mamans. Les décisions, ce sont elles qui les prennent. " En postnatal, les sujets tournent autour du bébé, de ses pleurs, de son sommeil, sur la fatigue que les mères peuvent ressentir, la sexualité également. " Je pratique aussi le soin rebozo qui est un rituel ancestral venu du Mexique qui soulage et procure du bien-être aux mamans. Grâce à l’écharpe rebozo, on va effectuer un resserrage autour des 7 points clés du corps ", explique Jennyfer.
Dans le cadre de sa politique de santé et de la lutte contre les violences intrafamiliales, le gouvernement de Nouvelle-Calédonie avait lancé un appel à projets concernant Les 1 000 premiers jours de vie, concept initié par l’Unicef, auquel la Nouvelle-Calédonie a adhéré. Cette période, qui court de la grossesse aux deux ans de l’enfant, est cruciale pour son développement, sa santé et celle de l’adulte qu’il deviendra, pour répondre à ses besoins essentiels et prévenir des inégalités qui se forment dès le plus jeune âge.
Les connaissances scientifiques confirment que durant cette période le cerveau et le corps se développent à une vitesse extraordinaire : l’enfant interagit, explore et découvre le monde. Les environnements où grandit l’enfant, ses premières expériences de vie auront un impact direct sur son comportement futur.

Dans ce cadre, le projet de Cathy Carreyre, médiatrice et psychothérapeute corporelle et de couple, a été sélectionné. Elle accompagne des futurs ou des jeunes parents pour qu’ils puissent vivre cette période dans les meilleures conditions et pour le bien de leur enfant. " J’organise notamment des ateliers à la Maison de la famille à Rivière-Salée à Nouméa et dans les maisons de quartier. En créant des cercles de paroles, en m’appuyant sur des outils comme les jeux de rôle, les participants (es) renforcent leur connexion et améliorent la communication dans leur couple ", précise Cathy. D’autres thèmes sont abordés qui concernent la relation enfant-parent : le lien d’attachement, les pleurs du bébé, les rituels sécurisants, l’exploration des émotions, la gestion de la culpabilité, la solitude. " Ce qui est formidable, souligne Cathy, c’est que les femmes ou les hommes peuvent vraiment exprimer leurs émotions, leurs ressentis, leurs craintes, se questionner sur eux-mêmes car finalement, devenir parent déclenche parfois des sentiments nouveaux, nous renvoie aussi à notre enfance et à notre relation avec nos parents. "

La cérémonie prénatale permet d’honorer la future maman. Elle est inspirée de nombreuses cultures à travers le monde, en particulier des traditions Amérindiennes du peuple Navajo. Jennyfer Bellenguez organise ces cérémonies qui se déroulent entre femmes. " On est loin de la baby shower où les cadeaux sont destinés aux enfants, là, c’est vraiment la femme et la future maman que l’on célèbre ", souligne Jennyfer. Lors des cérémonies, les participantes, choisies par la future maman, fêtent la maternité en échangeant des vœux remplis d’émotions, pratiquent des massages, font du bodypainting sur le ventre de celle qu’elles honorent. " Ce sont des moments de sororité magnifiques dans la joie et dans la bienveillance. "
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