Dans un bâtiment du centre-ville, une dizaine de personnes sont en réunion. Différents uniformes se côtoient, des tenues militaires, des tenues de la police nationale, des liserés rouge reconnaissables des pompiers, d’autres encore en civil. C’est la réunion quotidienne de la Mission d’appui à la Sécurité civile. Depuis le 19 mai, tous œuvrent en "transversalité, tous ensemble", souligne le commandant Clarel Lorain, chef d’État-major interministériel de zone adjoint.

Déblayer les routes

Alors que de violentes exactions éclatent le 13 mai partout dans le Grand Nouméa, détruisant le tissu économique, bloquant tous les axes, empêchant l’accès aux soins, aux ravitaillements, et alors que le pays sombre dans une situation dramatique sans précédent, une mission d’appui de la Sécurité civile, sous le contrôle de l’État, débarque sur le Caillou. Ils sont pompiers, formés aux feux urbains, aux risques chimiques, à des situations de crise, et viennent de toute la France. Ce sont eux qui pilotent les engins pour déblayer les routes, pour libérer les axes et pour convoyer du ravitaillement. Ce sont encore eux qui s’implantent de façon temporaire à Boulari ou à la Tontouta en cas d’incendie, ou au sud du Mont-Dore pour proposer des consultations médicales à la population coincée depuis plus de 100 jours.

Des pompiers de tout l’Hexagone

La Mission d’appui porte parfaitement son nom : des hommes et des femmes venus en renfort. "On s’adapte aux besoins des centres. Les 154 personnes sont ventilées en fonction des besoins." Un renfort apprécié par les centres de secours lors des situations critiques. Sur le Caillou, la sécurité est assurée par le gouvernement calédonien. La Masc étant un renfort État, le commandant le dit et le répète : "nous sommes ici en soutien." Trois sortes de personnel la composent. S’y trouvent quarante-cinq pompiers issus des différents services départementaux d’incendie et de secours. Certains sont professionnels, d’autres volontaires. Tous se sont portés volontaires – certains sont même venus sur leurs congés – et restent 21 jours sur place. Vingt-quatre sapeurs-pompiers de Paris sont également membres de la mission. Enfin 82 agents, issus de la Formation militaire de la sécurité civile (Formisc), sont présents durant un mois.

Un renfort apprécié

Le service médical, composé de deux agents de chaque corporation, permet "d’assurer le soutien opérationnel des agents de terrain", précise le commandant. Un médecin et une infirmière sont basés depuis peu au sud du Mont-Dore [1] pour assurer des consultations. Des pompiers sont spécialisés en feux urbains, ce qui a bien soulagé l’équipe de la caserne de Dumbéa, il y a quelques jours, alors qu’un incendie de brousse se déclarait en bord de Savexpress [2]. Les soldats du feu de la commune se rendent sur l’incendie, et une autre alerte sonne, un feu dans le lycée Dick-Ukeiwë cette fois-ci. Les pompiers de la Masc sont alors tout à fait dans leur rôle.