
Le groupe Les Loyalistes a annoncé, mardi 17 septembre, se retirer de la délégation attendue à Paris du 23 septembre au 4 octobre [1] visant à présenter le plan quinquennal de reconstruction aux représentants de l’État. Une décision regrettée par Veylma Falaeo, présidente du Congrès, qui révèle que le billet de Françoise Suve, présidente des Loyalistes, avait pourtant été réservé avec son accord dès "vendredi 13 septembre, à midi".
Dans un courrier adressé à cette dernière, la nouvelle occupante du perchoir déplore les motifs de cette décision "de dernière minute", à commencer par celui concernant l’absence de représentants du Palika au sein de la délégation. "La position du Palika est en effet tout sauf une surprise, puisque ce groupe politique est le seul à s’être abstenu lors du vote de la résolution, comme lors de l’installation du comité inter-institutionnel le 9 septembre dernier", rappelle Veylma Falaeo.
Autre argument avancé par Les Loyalistes et réfuté par la présidente du Congrès : l’absence de gouvernement français qui rendrait le déplacement à Paris inopportun. Pourtant, "d’éminentes personnalités de votre groupe se sont déplacées récemment à Paris pour alerter un gouvernement démissionnaire sur l’urgence et la gravité de la situation calédonienne…", note Veylma Falaeo. Par ailleurs, "le nouveau Premier ministre a été nommé et il a annoncé la constitution du prochain gouvernement pour la fin de cette semaine au plus tard". Le dossier calédonien figurerait, selon ses informations, parmi les "dossiers brûlants" que Michel Barnier entend traiter rapidement.
Pour la présidente du Congrès, il est impératif de présenter le plan 2024-2029 au plus vite, avant la déclaration de politique générale que le Premier ministre doit prononcer "lors de la première semaine d’octobre" et le dépôt du projet de loi de finances 2025 qui devrait intervenir, "selon les informations dont nous disposons, au plus tard le 15 octobre prochain", dévoile Veylma Falaeo. "L’ensemble de ces éléments confirment pleinement l’absolue nécessité d’un déplacement en urgence à Paris."
Enfin, alors que le groupe Les Loyalistes juge que le plan quinquennal entre en concurrence avec celui développé par le gouvernement (S2R), la présidente du Congrès les considère au contraire "complémentaires". "L’initiative politique du Congrès s’adresse exclusivement à l’État" alors que "le travail engagé par le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie s’inscrit lui dans une dynamique beaucoup plus large". Et cette dernière de conclure : "Je regrette que cette opportunité de matérialiser cette unité de reconstruction tant attendue par les Calédoniens, à travers notre institution, ne soit finalement pour vous qu’un acte manqué."