Couvre-feu à 18 heures et interdiction de manifestation obligent, les animations autour de la fête de la citoyenneté devaient se déplacer cette année du Mwâ Kââ vers le Sénat coutumier, les 23 et 24 septembre, le temps de deux journées centrées autour des débats [1], en donnant notamment la parole à la jeunesse des quartiers populaires. Objectif : formuler des propositions pour peser dans les discussions autour de la reconstruction du pays.

Mais c’était sans compter sur l’annonce, ce jeudi 19 septembre de deux décès par balle à Saint-Louis [2] au cours d’une opération de gendarmerie. Dans le "climat de tensions qui en résultent" [3], l’institution de Nouville annonce "être contrainte" de reporter ces journées "avec une grande tristesse". Et sans avancer, à ce stade, d’autres dates.

"Marquer ce moment historique dans sa localité"

"Nous tenons à souligner que le 24 septembre revêt une importance particulière au vu du contexte, et nous suggérons aux citoyens du pays de marquer chacun à son niveau dans sa localité ce moment historique, soit 171 ans de résistance, tout en relevant la tête et en construisant l’avenir, explique, dans un communiqué Mahe Gowe, le président du Sénat Coutumier, en partenariat avec le comité 150 ans après, les référents de quartiers, et l’aire Drubea-Kapumë. Dans ce contexte difficile, il est crucial de faire preuve de solidarité, de responsabilité, et de veiller à la vie de tous. Nous appelons au calme et à la résilience pour nous relever face à ces épreuves ensemble."

Le Sénat coutumier tient à exprimer son soutien envers la chefferie et tous les habitants de Saint-Louis.