
Alors que le pays traverse une crise sans précédent, n’épargnant pas les finances des collectivités, la visite organisée par la province Sud, ce lundi 30 septembre, au collège des Portes-de-Fer, avait de quoi détonner. Les élus, à commencer par le deuxième vice-président en charge de la jeunesse, Gil Brial, ont inauguré l’un des aboutissements de son programme "collège nouvelle génération".
Lauréat de cet appel à projets lancé par la Maison bleue depuis plusieurs années, cet établissement a ainsi pu rénover et fusionner son CDI et sa salle d’étude (transformés en Centre de connaissances et de culture), mais aussi aménager deux classes Ulis (Unité localisée pour l’inclusion scolaire) ou encore créer un foyer équipé de baby-foot. Une politique d’investissements que la province Sud est contrainte de "mettre entre parenthèses" depuis les émeutes du 13 mai où de nombreux collèges ont été dégradés, à commencer par celui de Rivière-Salée qui va tout bonnement fermer ses portes.
"En temps normal, le budget alloué à la rénovation pour nos 21 collèges est d’environ 1,1 milliard de francs par an, au-delà des budgets pour leur entretien. Mais là, nous en avons pour 1,6 milliard de travaux après ce que je qualifie d’actes terroristes, assène Gil Brial. Nous avons donc dû lever le pied sur les projets futurs prévus dans notre plan pluriannuel d’investissements, ce qui décale donc toutes les rénovations pour mener ces travaux d’urgence."

Et ce, dans un contexte où les collectivités "n’ont plus d’argent", insiste l’élu. "La deuxième problématique, c’est la perte de ces recettes budgétaires, ce qui oblige à faire une pause sur tous ces beaux projets (du programme collège nouvelle génération) pendant un an, en attendant de voir quelles seront nos capacités financières pour 2025."
D’ici là, les élèves qui bénéficient de ces installations flambant neuves se sentiront peut-être un peu à l’étroit. L’an prochain, le collège des Portes-de-Fer, qui accueille plus de 400 jeunes, absorbera également l’ensemble des effectifs de sixième et de cinquième de Rivière-Salée (soit près de 150 adolescents).
"L’accompagnement sur lequel nous devons travailler avec la Nouvelle-Calédonie et le vice-rectorat concerne le transport scolaire pour permettre à ces élèves de Rivière-Salée de se déplacer jusqu’aux Portes-de-Fer, qui est un collège où il y a de la place", assure Gil Brial, selon qui le taux d’utilisation des collèges de la province Sud est "relativement faible" en raison "d’une baisse démographique accentuée ces dernières semaines avec des départs importants", ce qui a pour conséquence "des collèges qui se vident au fur et à mesure des années"
