
"Sortir par le haut de la crise." C’est désormais le "principal défi" qu’entend relever le gouvernement, qui planche depuis deux mois sur son plan de sauvegarde, de refondation et de reconstruction (PS2R) [1] de la Nouvelle-Calédonie, dont le modèle économique et social est à terre, en particulier depuis le déclenchement des émeutes.
Objectif affiché par le chef de l’exécutif Louis Mapou : entreprendre des réformes mais dans "une démarche à laquelle adhéreront le plus de personnes possible" tant parmi les élus qu’au sein de la société qui a fait part d’une "attente forte". En témoignent les quelque 3 000 contributions recueillies par l’institution [2] qui avait invité la population à exprimer en ligne ses propositions sur ce plan.
Pour mettre toutes les chances de son côté, le gouvernement a finalement décidé de "prendre un peu plus de temps" en décalant d’une semaine la tenue de sa conférence du PS2R, qui se tiendra donc les jeudi 17 et vendredi 18 octobre prochains (au lieu de ces 10 et 11 octobre), au centre culturel Tjibaou, en présence des représentants des collectivités et des acteurs de la société civile.
Ce délai doit notamment permettre à l’exécutif de rencontrer de nouveau, les provinces, les mairies, les syndicats, les élus du Congrès ou encore les membres d’NC Eco, avant d’aboutir la semaine prochaine, à cette "étape importante", insiste Louis Mapou, qui l’assure : "nous sommes déjà arrivés au sein du gouvernement à un consensus sur les grands axes et en allant assez loin". Et ce, dans un contexte où "la Nouvelle-Calédonie a besoin que nous avancions ensemble, soudés et de manière structurée".
Une allusion à peine déguisée à la mission envoyée à Paris pour défendre, de son côté, un autre plan, dit quinquennal, chiffré à 500 milliards de francs. Une "initiative" du Congrès jugée complémentaire, et non pas contradictoire, par l’exécutif : "Nous proposons cette conférence et les discussions qui ont eu lieu au Congrès et à Paris sont autant d’éléments qui pourront nous servir lors de ce rendez-vous, estime Louis Mapou, pour qui ce plan doit "s’inscrire dans la durée". "Cette crise ne doit pas faire oublier que la Nouvelle-Calédonie subit des crises depuis cinq ans. Et de crise en crise, beaucoup de questions se sont accumulées sans que l’on ait forcément apporté les réponses adéquates à chaque fois."
Un discours que partage le loyaliste Christopher Gygès : "Nous avons des visions très différentes sur le plan économique et institutionnel, mais si on met nos idéologies de côté, on trouve les meilleures réponses pour les Calédoniens et pour retrouver de la croissance, assure le membre du gouvernement. Pour passer des réformes aussi structurelles, sur le plan fiscal ou économique par exemple, on ne peut pas le faire seuls, d’où la nécessité d’obtenir une large adhésion. Et cela ne retardera en rien les aides et le soutien de l’État, avec qui nous sommes en discussion quotidiennement, pour ajuster notre trajectoire via ce plan, voir quels sont les efforts pour baisser les dépenses publiques, etc. Il ne suffit pas de demander un chèque à l’État."
Ce plan devra être ficelé, du moins dans les grandes lignes, à l'issue de ces deux jours de conférence.
Links
[1] https://www.lnc.nc/article/nouvelle-caledonie/economie/politique/vers-une-refondation-du-modele-economique-et-social-caledonien
[2] https://www.lnc.nc/article/nouvelle-caledonie/economie/politique/plan-s2r-pres-de-3-000-contributions-recueillies-en-trois-semaines
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