L’île Intense n’a jamais aussi bien porté son nom. Ce jeudi, des milliers de coureurs s’élanceront à travers les sentiers de La Réunion avec le même objectif : franchir la ligne d’arrivée de la Diagonale des fous, à Saint-Denis. Car plus qu’une compétition, l’épreuve reine du Grand Raid, est un voyage intérieur, un défi imposé au corps humain et au mental dans une course qui incarne l’esprit d’endurance, du dépassement de soi et symbolise la capacité de résilience humaine.

Une course difficile, exigeante, exténuante, éreintante, mais qui rend addictif tant le parcours et ses décors paradisiaques à travers le Parc naturel de La Réunion classé patrimoine mondial de l’Unesco jalonné de pitons, cirques et autres remparts vertigineux, offrent une overdose de beauté et de magnificence.

Une course réservée aux sportifs expérimentés

Une course d’autant plus difficile que, pour sa 32^e édition, les organisateurs ont rallongé la distance à parcourir pour boucler l’épreuve reine du Grand raid. Ainsi, les 2 911 traileurs qui prendront le départ de la Diagonale des fous devront parcourir 175 kilomètres au lieu des 170 de l’édition 2023 avec un dénivelé positif de 10 150 mètres, faisant de cette édition 2024 la plus longue et l’une des plus exigeantes de l’histoire de la course.

Cette année, c’est aussi le retour du départ unique à 22 heures qui verra, à la place des vagues traditionnelles, quatre pelotons successifs de plus de 700 coureurs, classés selon leur indice de performance, s’élancer du site de la Ravine Blanche à Saint-Pierre à travers le cœur de l’île. Autre changement notable sur le parcours de cette 32^e édition, la sortie de Mafate se fera à nouveau par le Maïdo et non plus par Dos D’Âne.

Si la Diagonale des Fous est principalement réservée aux sportifs accomplis, aguerris et expérimentés, le Grand Raid comprend quatre autres courses plus accessibles :

• Le Trail de Bourbon : d’une distance de 100 km (plus courte cette année) au lieu des 109 de l’an dernier avec 6 090 mètres de dénivelé positif, le départ du Trail de Bourbon sera donné le 18 octobre de Cilaos. 1 247 participants devraient être au départ.
• La Mascareignes : elle partira le 18 octobre du charmant village de Hell-Bourg (cirque de Salazie) où les 1 624 participants parcourront 70 kilomètres avec 4 000 mètres de dénivelé positif.
• Le Relais Zembrocal : ouverte notamment aux groupes (relais de quatre coureurs), la " Zembrocal " partira le 17 octobre de Saint-Joseph (sud de l’île). Elle s’étend sur une distance de 151 km avec un dénivelé positif de 9 130 mètres. Ils seront 880 coureurs à prendre le départ.
• La Métis Trail Réunion : dernière-née du Grand Raid, cette course couvre une distance de 50 kilomètres avec 2 500 m de dénivelé positif. Une course qui " permet aux gens d’avoir une évolution dans la pratique du Trail à La Réunion ", expliquent les organisateurs. La Métis Trail Réunion semble déjà séduire puisque 573 participants sont inscrits dès cette première édition, dont le départ sera donné depuis Saint-Paul (ouest de l’île).

Les coureurs réunionnais à l’affût

Reste que le Grand Raid est aussi une compétition sportive et les prétendants à la victoire dans l’épreuve reine de la Diagonale des fous sont légion. Si le vainqueur de l’an dernier, le Haut-Savoyard Aurélien Dunand-Pallaz part grand favori pour décrocher un second titre consécutif, les coureurs " péi " Fabien Payet (6^e et premier Réunionnais en 2023), Romain Fontaine et Judicaël Santon seront à l’affût pour tenter de faire mentir les pronostics à l’arrivée au stade de la Redoute, à Saint-Denis, terme de cette course.

Chez les femmes, en l’absence des américaines Katie Schide et Courtney Dauwalter, Sophie Blard et Hortense Bègue peuvent tirer leur épingle du jeu, même si la grande favorite reste néanmoins Manon Bohard qui, certes, participe à son premier Grand Raid, mais possède déjà un beau palmarès.

Ferveur populaire

Il n’en demeure pas moins que dans tous les cas, cette édition 2024 notamment dans l’épreuve reine de la Diagonale des fous, s’annonce encore plus dantesque tant les difficultés sont grandes cette année. Pour autant, elle reste une course mythique, plébiscitée à la fois par les participants et les spectateurs, dont la ferveur ne se dément point édition après édition, eu égard à ses difficultés, mais aussi à la magnificence des panoramas et des sites traversés.