
L’État va débloquer de nouvelles aides pour la Nouvelle-Calédonie, dont 80 millions d’euros (9,6 milliards de francs) qui financeront la reconstruction des bâtiments publics détruits durant les émeutes qui ont éclaté en mai, a annoncé mardi le ministre des Outre-mer, François-Noël Buffet.
"Trois amendements vont être déposés dans le cadre du projet de loi de finances actuellement en discussion", a-t-il déclaré lors des questions au gouvernement à l’Assemblée nationale, évoquant "tout d’abord la création d’une enveloppe de 80 millions d’euros pour financer effectivement la reconstruction des bâtiments publics".
Les deux autres amendements concernent le rehaussement de 50 % du montant de la garantie de l’État au prêt susceptible d’être consenti par l’Agence française du développement, qui passera de 500 millions à 770 millions d’euros (92 milliards de francs). Ces prêts doivent permettre à la Nouvelle-Calédonie, sortie exsangue économiquement des émeutes, de financer son système de sécurité sociale, son gestionnaire du système électrique ou encore ses dispositifs de logements sociaux, tous au bord de la faillite.
Le dernier amendement concerne le report à 2025 du recensement en Nouvelle-Calédonie, initialement prévu en 2024, afin de maintenir à l’identique les dotations aux communes. Le dernier recensement effectué en Nouvelle-Calédonie remonte à 2019.
"Au total entre 2024 et 2025, c’est plus de 1,4 milliard d’euros (166 milliards de francs) qui sera apporté à la Nouvelle-Calédonie pour aider l’ensemble de nos concitoyens", a ajouté M. Buffet, qui répondait à une question du député (Renaissance) de Nouvelle-Calédonie, Nicolas Metzdorf.
L’aide apportée pour la seule année 2024 par l’État s’élève à 400 millions d’euros. Les élus calédoniens regrettent toutefois qu’une large partie de cette aide soit versée sous la forme d’avance remboursable ou de prêts, estimant que cela ne fait qu’endetter encore plus l’archipel.
Dans un communiqué diffusé peu après la séance de questions au gouvernement, le député Nicolas Metzdorf s’est dit satisfait de ces nouvelles annonces du ministre. "C’est un premier pas significatif pour la Nouvelle-Calédonie, qui lui permettra de sauvegarder et de préserver ses services publics", a-t-il réagi. Le gouvernement "commence à prendre des mesures à la hauteur de l’urgence de la situation", même si "le chemin demeure long pour reconstruire la Nouvelle-Calédonie". Le député promet de tout faire pour que ce prêt soit transformé "en subvention".
La facture des émeutes déclenchée le 13 mai est évaluée à plus de 260 milliards de francs par le gouvernement calédonien, soit 25 % du PIB du territoire.