
Ces dix dernières années, Pékin avait injecté des milliards de dollars dans le Pacifique pour asseoir son influence dans cette région stratégique, face aux États-Unis et ses alliés. "Pékin est sortie de l’accalmie provoquée par la pandémie avec un modèle en matière de soutien plus compétitif et politiquement plus ciblé", a relevé l’Institut australien Lowy dans sa carte annuelle faisant un état des lieux de l’aide bilatérale dans la région. Cela traduit un retour de "l’ambition (de la Chine) de s’engager dans de grands travaux d’infrastructure dans le Pacifique", analyse le groupe de réflexion.
En 2022, la Chine s’est ainsi placée devant les États-Unis mais derrière l’Australie, championne de l’aide bilatérale dans la région. Cette année-là, la Chine a dépensé 256 millions de dollars (près de 29 milliards de francs) dans le Pacifique, un chiffre en hausse de 14 % par rapport à trois ans plus tôt, selon l’étude. En parallèle, l’Australie et les États-Unis y ont respectivement dépensé en 2022 plus de 1,5 milliard de dollars (170 milliards de francs) et 249 millions de dollars (28 milliards de francs), des montants en baisse par rapport à ceux de 2021. L’étude souligne en outre que l’aide chinoise vise désormais un nombre plus restreint d’États insulaires du Pacifique.
Les îles Salomon et Kiribati ont notamment vu affluer l’aide chinoise pour rénover des écoles ou des routes après avoir rompu leurs liens diplomatiques avec Taïwan, île gouvernée de façon autonome que Pékin considère comme faisant partie de son territoire. La Papouasie-Nouvelle-Guinée a pour sa part vu l’aide chinoise chuter après avoir signé un pacte de sécurité avec les États-Unis en 2023.